Vincennes et Dammartin, le jour d'après

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Noémi Marois avec le service reportage
TÉMOIGNAGES - Les habitants de la porte de Vincennes et de Dammartin-en-Goële se remettent doucement du choc subi vendredi. 

Deux terroristes retranchés dans une entreprise de Dammartin, une prise d'otages dans un supermarché casher de la porte de Vincennes à Paris… les riverains qui ont vécu ces deux événements tragiques se sont réveillés samedi encore traumatisés. Europe 1 a recueilli leurs témoignages. 

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À Vincennes, "l'angoisse" s'installe. À la porte de Vincennes règne une ambiance ouatée et plutôt calme. Le dispositif de sécurité est désormais allégé avec une poignée de policiers en poste devant le supermarché casher, pris pour cible vendredi par une preneur d'otages. Mais le retour à la normale n'est qu'apparent.  

Les habitants du quartier réalisent le drame qui s'est joué. Des riverains, comme Anne, sont émus : "J'ai besoin d'aller voir le site où il y a eu le drame hier… une grande lourdeur qui me tombe dessus, un grand poids, une réalisation de notre monde qui a changé maintenant, ce ne sera plus pareil". Elle trouve que le calme est revenu "mais l'angoisse et une grande tristesse s'installent", explique-t-elle à Europe 1. 

Elle reviendra dans la journée déposer des fleurs au plus près de l'épicerie, afin de rendre hommage aux victimes. 

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Le "grand ouf" de Dammartin.  Le dispositif de sécurité est encore important samedi matin dans cette commune, située au nord-est de l'Île-de-France. La zone industrielle n'est accessible qu'aux salariés qui s'y rendent pour leur travail. La route départementale qui y mène, elle, est toujours bloquée. 

Les habitants de Dammartin-en-Goële étaient encore sonnés des événements de la veille. Ils ont vécu, vendredi, plusieurs heures en état de siège alors que les forces de l'ordre cernaient les frères Kouachi, retranchés dans une imprimerie de leur ville.

Tôt samedi, dans un café de Dammartin, plusieurs habitants se sont retrouvés autour du zinc pour partager leurs traumatismes. "C'était dur, franchement, c'était dur", explique à Europe 1 une riveraine qui habite à 500 mètres du lieu où étaient retranchés les frères Kouachi. "J'ai eu la boule au ventre toute la journée, retranchée chez moi et j'ai eu du mal à aller travailler", ajoute-t-elle.  

Une autre habitante évoque "un grand ouf" : "hier, on était cloîtré à la maison, à se demander si on allait pouvoir sortir ou pas". Après cette "très, très longue journée", elle se prépare samedi "à faire tout le tour de Dammartin" pour aller à la rencontre des voisins.

Les habitants, tour à tour, ont des pensées pour les otages de Vincennes, les forces de l'ordre ou encore le jeune homme, resté caché dans l'imprimerie. Certains d'entre eux se préparent même à participer à la marche républicaine de dimanche à Paris. 

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