Vidéo de viol présumé diffusée sur les réseaux sociaux : ce que l'on sait

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C.P.-R. avec AFP , modifié à
Une information judiciaire pour "viol en réunion" a été ouverte après la diffusion sur les réseaux sociaux d’images montrant une relation sexuelle violente, à propos de laquelle la victime présumée parle "d’acte consenti".

Un rapport brutal "sur fond d’alcool". C’est la seule certitude qui ressort pour l’instant des presque cinq minutes d’images "insoutenables" d’un acte sexuel, entre deux jeunes hommes et une jeune femme, ayant été diffusées ce week-end sur Snapchat et Facebook, avant d’être signalées aux autorités par des internautes indignés.

"Viol en réunion". Mardi, le procureur de la République de Perpignan, Achille Kiriakides, a annoncé l'ouverture d'une information judiciaire pour "viol en réunion, enregistrement d'images d'un viol en réunion et atteinte à la vie privée", avant d’ajouter que les deux auteurs présumés de cette vidéo seraient mis en examen dans la journée. Interpellés à Perpignan dimanche, les deux jeunes de 18 et 22 ans avaient été placés en garde à vue dans la foulée. 

>> mise à jour :Les deux jeunes de 18 et 22 ans ont été mis en examen pour "viol en réunion" et "diffusion des images sur les réseaux sociaux", et placées en détention provisoire, a annoncé le procureur, mardi soir. 

L'identification de l'un d'entre eux avait permis de remonter jusqu'au trio dans un appartement de Perpignan. Ils s'étaient retrouvés samedi 2 janvier au soir pour "selon leurs dires, faire la fête", a déclaré le procureur à la presse, relevant le "contexte d'alcoolisation" de la soirée.

Alcool, drogues… Sur les images, accompagnées de commentaires dégradants pour la jeune femme, on pouvait voir "des jeunes qui partent en scooter avec une fille dans une maison. Ils la font boire, ils la droguent et ils la violent avec une bouteille de whisky", avait rapporté une source judiciaire. Sur ce dernier point, celui du viol présumé, demeure une zone d’ombre que l’enquête devra éclaircir.

Pas de dépôt de plainte. La victime présumée, âgée de 18 ans, a affirmé qu’elle ne porterait pas plainte. Elle parle, selon M6 qui a révélé cette information, "d’acte consenti". L’un des deux hommes, âgés d’une vingtaine d’années, serait son petit ami. La victime n'a pas déposé plainte "pour le moment", a confirmé le procureur de la République de Perpignan. 

Toutefois, lorsqu’elle avait été retrouvée au domicile perpignanais de l’un des deux jeunes hommes, la jeune femme, encore en état d’ivresse, était "en état de choc extrême" et avait dû être hospitalisée, avait indiqué L’Indépendant. En ne portant pas plainte, la victime présumée espère "peut-être de la discrétion, elle ne se rend peut être pas compte de l'ampleur", a commenté une source policière auprès de BFMTV.

Les deux suspects auraient "des remords". En garde à vue, les deux jeunes hommes ont semblé prendre la mesure de leurs actes. "Ils disent avoir des remords, et reconnaissent la gravité des faits", a rapporté une source policière à BFMTV. Des faits cependant loin d’être reconnus comme un viol. "C'est effectivement un libertinage poussé sur fond d'alcool", a déclaré Françoise Nogues, qui défend l'un des deux jeunes hommes identifiés sur la vidéo, âgé de 22 ans. "Il ne s'agit absolument pas d'un viol, ces faits ne sont pas répréhensibles au sens juridique du terme", a-t-elle ajouté. 

Y-a-t-il eu viol ? A charge pour l’enquête, confiée à la sûreté départementale des Pyrénées-Orientales, de déterminer "le degré d'acceptation" de cette relation sexuelle entre les deux jeunes hommes et leur victime présumée, a précisé une source judiciaire, et de dire si le jugement de cette dernière était altéré par la contrainte, l'alcool ou la drogue. Le procureur a ainsi précisé que "les expertises médicales, informatiques, toxicologiques et psychologiques" détermineraient si "ces relations ont été intégralement et librement consenties".

S'ils sont reconnus coupables, les jeunes encourent jusqu'à 20 ans de réclusion criminelle.