Une série de propositions pour lutter contre les filières djihadistes

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Chloé Triomphe avec Chloé Pilorget-Rezzouk , modifié à
EXCLU E1 - La commission d'enquête du Sénat révèle, mercredi matin, son rapport sur les filières djihadistes, avec 110 propositions. Europe 1 vous en dévoile les principales.

Programme de déradicalisation, surveillance des frontières ou encore regroupement des détenus en prison... Mercredi matin à 11 heures, la commission d'enquête parlementaire sur l'organisation et les moyens de la lutte contre les réseaux djihadistes en France et en Europe, présidée par la sénatrice UDI de l'Orne Nathalie Goulet, dévoilera son rapport de 440 pages. C'est notamment le sénateur PS Jean-Pierre Sueur, rapporteur de la commission d'enquête qui présentera le résultat de ce travail, effectué sur plusieurs mois, et intitulé "Filières djihadistes : pour une réponse globale et sans faiblesse", avec à l'appui 110 propositions. Europe 1 vous dévoile en exclusivité les plus importantes.

Des rencontres entre candidats au djihad et repentis. Pour les islamistes les plus endoctrinés, les sénateurs proposent de les confronter physiquement à des repentis. Il ne s'agit pas uniquement de campagnes chocs à la télévision, mais de véritables face-à-face : des discussions pour raconter la réalité du djihad et des tâches souvent subalternes confiées aux combattants étrangers. 

Des quartiers isolés en prison. Quant à ceux qui sont déjà en détention, le rapport préconise à leur égard de généraliser ces fameux quartiers spécifiques dédiés aux islamistes, en les limitant à 15 à 20 places par établissement. Tout en prenant de soin de bien séparer les détenus les plus novices des plus radicalisés. De plus, chacun se verrait proposer un programme différent, adapté, avec, par exemple, une prise en charge psychologique pour ceux qui rentrent d'un théâtre de guerre.

Un retour de l'autorisation parentale de sortie du territoire. Ce rapport avance une autre proposition spectaculaire, qui concerne les mineurs, des cibles particulièrement vulnérables pour les recruteurs. Les sénateurs souhaitent en effet rétablir l'autorisation parentale de sortie du territoire, supprimée en 2013. 

Une surveillance accrue des réseaux sociaux. Enfin, la commission d'enquête souhaite aussi renforcer le contrôle des réseaux sociaux. Son rapport s'appuie sur un chiffre choc : en janvier dernier, la vidéo de revendication d'Amedy Coulibaly, l'auteur de la fusillade de Montrouge et de la prise d'otages de l'Hyper Cacher, a été téléchargée par une plateforme de propagande qui l'a transmise à 3 millions de destinataires.

Pour rappel, près de 1.500 Français sont actuellement connus pour leur engagement dans des réseaux islamistes radicaux, dont plus de 640 font actuellement l'objet d'une procédure judiciaire. Enfin, 150 d'entre eux sont actuellement détenus.

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