Cette caution, d’un montant de 500.000 euros, a été réglée en liquide par 29 personnes. 1:37
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Guillaume Biet avec C.O. , modifié à
Le versement de la caution est vivement contesté par le procureur de la République de Lyon. Une enquête pour blanchiment a été ouverte.

A coup de billets de 500 euros, ils ont réuni la caution nécessaire à sa libération. Un Grenoblois suspecté de trafic de drogue, placé en détention provisoire dans l'attente de son procès, a été remis en liberté mardi après que sa caution ait été payée par 29 personnes, la veille. Cette caution, d’un montant de 500.000 euros, a été réglée en liquide. Les donateurs ayant garni des enveloppes de billets de 500 euros.

Caution suspecte. Mardi, le procureur a fait saisir la somme et bloquer la libération du suspect, estimant que la provenance de la caution était louche. Selon le quotidien Le Progrès, citant le parquet, les billets étaient "humides et sentaient une forte odeur d’alcool et de colle" comme si l'on avait voulu "dissiper des traces suspectes".

"Il n'a pas exigé un chèque de banque". Le procureur de la République de Lyon a déposé une requête "en difficulté d’exécution" auprès du tribunal de grande instance de Lyon. Une requête examinée mardi par le tribunal qui s’est finalement déclaré incompétent. Le détenu a donc été libéré. "Le tribunal n’a pas précisé les conditions dans lesquelles cette caution devait être réglée. Il n’a pas exigé un chèque de banque, il a exigé 500.000 euros", soutient Me Ronald Gallo, l’un des avocats du suspect, sur Europe 1. "Le procureur de la République en personne a dit (...) que ces billets devaient être le résultat d’un blanchiment. On le sait l’argent n’a pas d’odeur, et que l'on s’interroge oui, mais que l'on prenne des décisions avant d’avoir les réponses aux questions que l’on se pose, non".

Une enquête ouverte. Le parquet a toutefois ouvert une enquête pour blanchiment pour savoir d'où proviennent ces billets. Le trafiquant présumé devrait être interrogé à ce sujet.