Un réseau de piratage de distributeurs de billets démantelé dans le sud de la France

© JEAN-SEBASTIEN EVRARD / AFP
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avec AFP
Onze personnes ont été interpellées lundi, soupçonnées d'avoir piraté des milliers de cartes bancaires pour un préjudice d'environ un million d'euros.

Onze personnes appartenant à un réseau de piratage de distributeurs automatiques de billets, soupçonné d'avoir piraté les données de milliers de cartes bancaires, ont été interpellées mi-mai dans le sud de la France, a-t-on appris lundi auprès du parquet de Bordeaux. A l'origine de cette enquête, la constatation par les gendarmes des Landes, entre juin et novembre 2013, d'une "recrudescence de piratages de distributeurs automatiques de billets (DAB) par la technique dite du skimming", a indiqué le parquet dans un communiqué. 

Encoder des cartes bancaires vierges. Le skimming consiste "à mettre en place sur les DAB des dispositifs d'enregistrement des données de cartes bancaires et des caméras pour capter la frappe du code secret des utilisateurs", précise le parquet. "Ensuite, un traitement informatique permet d'encoder des cartes vierges qui sont utilisées pour récupérer de l'argent liquide", ajoute-t-il. Le phénomène avait repris dans les Pyrénées-Atlantiques au début de l'année 2014, s'étendant aux régions Midi-Pyrénées et Provence-Alpes-Côte-d'Azur en 2015. "Aux vues de l'ampleur du phénomène" révélé par l'enquête de la Section de recherches de Pau et du Groupement de gendarmerie des Landes, la juridiction interrégionale spécialisée (Jirs) de Bordeaux s'était saisie de l'enquête et une information judiciaire avait été ouverte.

4.000 cartes bancaires piratées. Onze personnes ont été interpellées simultanément dans le sud de la France le 18 mai, mobilisant une centaine de gendarmes appuyés par une équipe d'experts d'Europol venue des Pays-Bas, a fait savoir le parquet. "Plusieurs personnes ont été placées en détention", souligne-t-il. Selon la même source, les perquisitions effectuées aux domiciles des suspects ont permis la saisie de "d'importantes sommes d'argent liquide (euros, dollars américains et baths thaïlandais), du matériel informatique destiné à l'encodage des cartes, du matériel de pose de skimmers, des façades de DAB, des cartes bancaires vierges, deux armes de poing et cinq véhicules". 

Les enquêteurs ont également découvert trois ateliers de fabrication de skimmers en France et un en Italie. Selon le parquet, les données d'au moins 4.000 cartes bancaires ont été piratées par ce réseau, soit "la moitié des cas de skimming recensés en France au cours de la seule année 2015". Le préjudice est estimé à environ un million d'euros.