Un policier d'Orly soupçonné d'avoir transmis des fiches S au Maroc

Le policier remettait les fiches par l'intermédiaire d'un responsable d'une société de sécurité à Orly.
Le policier remettait les fiches par l'intermédiaire d'un responsable d'une société de sécurité à Orly. © ERIC PIERMONT / AFP
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Alain Acco, édité par A.H. , modifié à
Un agent de la police aux frontières est soupçonné d'avoir remis à des agents secrets marocains des dizaines de fiches S, ces documents qui permettent notamment de repérer des individus évoluant dans la mouvance terroriste.

C'est une première… plutôt embarrassante sur le plan diplomatique. Un policier en poste à l'aéroport d'Orly est soupçonné d'avoir remis des documents confidentiels, des fiches S, aux services secrets marocains. Il est en prison depuis quinze jours. 

Des fiches S contre des vacances au Maroc. L'affaire a été révélée jeudi par Le Point, quelques heures après le retour du Maroc d'Emmanuel Macron, où le chef de l'État s'est notamment entretenu avec le roi sur la lutte contre le terrorisme. Selon l'hebdomadaire, un fonctionnaire de la police aux frontières aurait transmis plusieurs dizaines, voire plusieurs centaines, de fiches S à des agents secrets marocains, et ce pendant trois ans. Ce capitaine de 59 ans faisait appel à un intermédiaire, le responsable d'une importante société de sécurité aéroportuaire à Orly. En échange, le policier, qui avait plusieurs fois repoussé son départ à la retraite, s'était vu offrir trois séjours, tous frais payés, au Maroc. Il aurait également pu toucher une somme d'argent en liquide.  

Des relations déjà tendues entre les deux pays. Officiellement, c'est un renseignement anonyme qui est à l'origine de l'enquête menée par la Police des polices. Et celle-ci peut être potentiellement fâcheuse pour les relations franco-marocaines, déjà compliquées. En effet, cela fait maintenant trois ans que la coopération policière entre les deux pays est quasiment au point mort.

Le responsable de la société de sécurité aéroportuaire a été mis en examen et incarcéré pour corruption. Il a déposé une demande de mise en liberté, qui sera examinée vendredi après-midi à Créteil. Son avocat, Me Yves Levando, s'est refusé à tout commentaire.