Un Niçois, qui contestait son assignation à résidence, débouté en justice

Il demandait la suppression de son assignation à résidence. Le tribunal a rejeté sa requête vendredi.
Il demandait la suppression de son assignation à résidence. Le tribunal a rejeté sa requête vendredi. © AFP
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avec AFP , modifié à
Un Niçois, décrit comme salafiste, demandait la suppression de son assignation à résidence. Le tribunal a rejeté sa requête vendredi.

Un Franco-Tunisien, décrit par le renseignement comment étant un salafiste et un prosélyte actif auprès des jeunes à Nice, a été débouté vendredi de sa demande de suspension de son assignation à résidence par le tribunal administratif. Un juge des référés de ce tribunal a conclu dans une décision écrite rendue publique vendredi que "la requête est rejetée", justifiant ainsi la mesure décidée par le ministère de l'Intérieur qui agit dans le cadre de l'état d'urgence.

"L'Etat agit à titre préventif". "Nous considérons qu'il fait partie de la mouvance radicale salafiste et qu'il fait du prosélytisme très actif dans le milieu sportif", avait indiqué jeudi au cours de l'audience le directeur de cabinet du préfet, François-Xavier Lauch, devant le tribunal administratif de Nice. "Son véhicule a été vu auprès de plusieurs sites militaires", faisant de potentiels repérages, avait-il noté. "L'État agit à titre préventif. C'est une situation exceptionnelle pour la durée de l'état d'urgence", avait également rappelé le représentant de l'État.
Son domicile perquisitionné. Durant l'audience, l'avocat de l'assigné à résidence, Me Sefen Guez Guez s'était interrogé sur des notes blanches trop peu détaillées des services de renseignement indiquant que le Franco-Tunisien a été contrôlé en 2006 en possession d'une documentation spécialisée et de coordonnées de talibans. On lui reproche aussi d'avoir critiqué la musique et les tenues légères des sportifs dans des clubs de sport. "J'aime le sport comme tout le monde. Je ne connais pas de talibans", avait rétorqué calmement Anis, colosse barbu au crâne rasé, assigné à résidence deux jours après les attentats parisiens qui ont fait 130 morts et 350 blessés.
Son domicile a été perquisitionné sans que la police ne trouve d'éléments suspects. Le chauffeur de camions doit pointer deux fois par jour dans un commissariat et son employeur le menace de licenciement. "Son tort, c'est de pratiquer assidûment la religion", a affirmé son avocat, en réclamant des preuves démontrant que son client "menace la sécurité publique".
Une autre demande étudiée le 11 décembre. Une société gérant dans le centre de Nice un snack hallal appelé "La Nosra" contestera pour sa part la fermeture de l'établissement devant le tribunal administratif le 11 décembre prochain. Cette mesure a été prise par la préfecture toujours dans le cadre de l'état d'urgence. Le Niçois Omar Diaby -qui aurait créé sous le pseudonyme d'Omar Omsen une cellule djihadiste francophone en Syrie et mené une intense campagne de recrutement sur internet- avait travaillé dans ce snack avant de partir pour le Proche-Orient, selon des sources policières. 
Un employé du snack a en outre été condamné à six mois de prison avec sursis pour avoir agressé, avec deux autres personnes de confession musulmane, un boulanger du quartier qu'ils accusaient de pas être un "bon musulman" car il vendait des sandwichs au jambon.