Un Madoff lorrain incarcéré

Le mandataire en assurances de Metz a escroqué près de 20 millions à ses clients.
Le mandataire en assurances de Metz a escroqué près de 20 millions à ses clients. © MAXPPP
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avec AFP
Le mandataire en assurances de Metz aurait escroqué près de 20 millions à ses clients.

Il se dit lui-même victime d'une escroquerie et assure avoir été obligé de monter cette fraude pour rembourser ses premiers clients. Jean-Marc Grieshaber, un mandataire en assurances de Metz, est poursuivi pour avoir arnaqué des dizaines de clients. L'avocat de plusieurs victimes évoque la somme de 20 millions d'euros. Mis en examen jeudi pour abus de confiance, escroquerie, faux et usage de faux et blanchiment, l'assureur a été écroué.

"Je déshabillais l'un pour satisfaire l'autre"

Ce "Madoff lorrain" avait réussi à convaincre des dizaines de clients aisés - médecins, commerçants, retraités, gagnants au loto -, de lui confier leur fortune. Il leur promettait de placer cet argent à des rendements de 7 à 9%. "Quand ils me demandaient de l'argent, je déshabillais l'un pour satisfaire l'autre, et ainsi de suite", a-t-il expliqué dans une interview au Républicain lorrain, juste avant son interpellation.

Le mandataire en assurance affirme cependant ne pas s'être enrichi personnellement. Il assure avoir monté ce système pour rembourser ses clients d'une escroquerie dont il avait lui-même été victime en 2000. "Si je suis devenu escroc, c’est parce que je suis moi-même victime. J’ai confié mes capitaux, ainsi que ceux de clients fortunés (...) à un intermédiaire bancaire. (...) Mais l’argent a disparu. Depuis, j’essaye de rembourser ces gros clients", expliquait-il. "J’assume mes actes, je n’ai jamais songé à me sauver", a-t-il ajouté.

Des victimes pas encore au courant de l'affaire

Un avocat a recueilli depuis octobre 2011 une cinquantaine de plaintes, et affirme en avoir une vingtaine supplémentaires en attente. D'autres auraient été déposées chez d'autres avocats. Le conseil de l'escroc présumé, Me Stanislas Louvel, parle pour sa part d'une trentaine de victimes au maximum. Jean-Marc Grieshaber a indiqué qu'il avait environ 180 clients et, selon son avocat, un grand nombre de victimes potentielles ne sont tout simplement pas encore au courant de l'affaire.

Dans le bureau du juge des libertés et de la détention, Jean-Marc Grieshaber s'est dit "anéanti". "J’ai trop d’émotion pour construire une argumentation", a-t-il déclaré, selon Le Républicain Lorrain. Pour son avocat, "sa vie est foutue, sa vie est devenue une prison".