Un lycéen alsacien pris pour un tueur fou

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Un cliché de l’ado pratiquant l’Airsoft l’a fait passer pour un déséquilibré amateur d’armes à feu.

Un lycéen de Sélestat, dans le Bas-Rhin, a été victime d’une malencontreuse confusion. Il a dû quitter son établissement, victime de rumeur l’accusant d’être un fan d’armes à feu sur le point de commettre une tuerie, rapporte le quotidien régional Les Dernières Nouvelles d’Alsace, dans son édition du 4 mai 2011.

 

Combats avec des billes en plastique

Pratiquant l’Airsoft, une forme de Paintball sans peinture, le jeune homme avait mis sur Internet juste avant les vacances de Pâques une photographie le représentant en tenue militaire et muni d’une réplique d’arme…mais qui ne tire que des billes en plastique.

 

L’Airsoft consiste en effet à reproduire des combats militaires, avec des billes en plastique pour munition. Dès qu’un joueur est touché, il doit se déclarer “mort“ et quitter la partie. Qualifié par la fédération française d’Airsoft de "jeu d’enfant réservé aux adultes ", ce sport se pratique avec des répliques d’armes, souvent très réalistes, d’où la confusion.

Le simple visionnage d’une partie permet de comprendre pourquoi les lycéens peuvent avoir pris ces armes pour des vraies :

La rumeur, de Facebook à la cour du lycée

 

Dans le lycée Koeberlé de Sélestat, les élèves ont pris ces répliques pour de vraies armes. La rumeur a rapidement pris corps, relayée via le réseau social Facebook. Les élèves sont alors persuadés qu’un massacre est imminent dans l’établissement, si bien que certains parents d’élève ont à leur tour contacté le commissariat de la ville.

 

Alertée, l’administration du lycée a fait un signalement auprès de la police, qui a ouvert une enquête. Après perquisition, aucune arme n’a été trouvée et aucun élément n’a permis de déceler la moindre tendance extrémiste. "Sur demande du parquet, le jeune homme fera toutefois l'objet d'une expertise psychiatrique", précise néanmoins les DNA.

Face à la tournure prise par cette affaire et devant les soupçons des autres lycéens, le père de l’adolescent incriminé a dû le retirer de l’établissement.

L’émission culturelle Tracks, diffusée sur Arte, proposait un très bon reportage d’’introduction à cet art très spécial de guerre simulée.