Un homme meurt criblé de balles à Marseille

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avec AFP , modifié à
Un homme de 25 ans a été victime d'un nouveau règlement de comptes, lundi soir, à l'Estaque.

L'hécatombe se poursuit à Marseille. Un homme de 25 ans a été victime lundi soir d'un probable règlement de comptes. Son corps a été retrouvé criblé de balles, gisant sur le trottoir, en plein cœur du quartier touristique de l'Estaque. Au total, treize règlements de comptes ont touché Marseille et sa région depuis le début de l'année. Un fait divers qui intervient un an après la mise en place d'un comité interministériel pour endiguer la violence.

La victime tuée devant sa famille. Les faits se sont déroulés vers 22 heures, dans les quartiers nord, à l'Estaque, dans le 16e arrondissement.  Ce lieu de concerts et de loisirs fréquenté par de nombreuses familles ainsi que des touristes est situé à l'extrémité du port de plaisance et non loin de l'espace Mistral. Le jeune homme, domicilié dans le même arrondissement, se trouvait au volant d'une Audi quand il a été pris pour cible par deux hommes en scooter.

Ces derniers, "faisant preuve d'une certaine technicité" selon les enquêteurs, ont fait feu sur son véhicule à une dizaine de reprises avec un pistolet 9 mm. La victime, connue des services de police, a terminé sa course sur le trottoir et a tenté de fuir ses agresseurs avant de s'écrouler à terre. La famille et des proches de la victime étaient présents sur les lieux du drame et l'ambiance était donc particulièrement tendue.

La Provence a publié une vidéo de l'incident :

                                                                                               

"Je demande à ce qu'on se réveille". Un important périmètre de sécurité a été mis en place par la police, alors que les journalistes étaient tenus à distance. La maire socialiste du secteur Samia Ghali s'est, pour sa part, immédiatement rendue sur place. "Je demande à ce qu'on se réveille", a réagi la candidate aux primaires PS municipales. "Il y a un an jour par jour, j'avais tiré la sonnette d'alarme en lançant un appel à l'armée dans les cités, et la situation est toujours la même !", a-t-elle lancé "scandalisée".

"Je lance un appel à tout le gouvernement, parce que je pense qu'il y a la question du manque de sécurité, mais il faudra aussi apporter des moyens en matière de scolarité. Quand vous avez un jeune sur deux qui est en décrochage scolaire, il faut les aider, permettre à ces jeunes à aller à l'école" commente Samia Ghali au micro d'Europe 1. Selon l'édile, les initiatives du gouvernemet ne suffisent pas. "Les visites ministérielles n'ont pas apporté grand chose à la ville. Je pense qu'il faut, qu'au delà du comité interministérielle, il faut instaurer des moyens concrets pour Marseille", insiste la socialiste.

"Un travail de longue haleine". L'enquête a été confiée à la brigade criminelle de la police judiciaire, déjà saisie de plusieurs affaires de ce type. La semaine dernière, lors d'un nouveau déplacement à Marseille, Manuel Valls avait assuré que le travail d'enquête sur les réseaux de drogue, "un travail de longue haleine", était "en train de payer".

Le 6 septembre 2012, le comité interministériel avait justement accélérer le processus en créant deux Zones de sécurité prioritaires au nord (3e, 13e, 14e, 15e et 16e arrondissements) et au sud (9e, 10e, 11e) de la cité phocéenne. Une mise en place qui s'est accompagnée de l'arrivée de 230 policiers et gendarmes et de trois unités de forces mobiles permanentes. Mais la récente succession de faits divers tragiques, a relancé le débat sur la nécessité de nouveaux renforts policiers et le placement en zone de sécurité prioritaire de l'ensemble de la ville, réclamée par plusieurs élus.

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