Un député LREM accusé de harcèlement et d'agression sexuelle par son ex-assistante

Le député récuse les faits qui lui sont reprochés.
Le député récuse les faits qui lui sont reprochés. © Thomas SAMSON / AFP
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avec AFP , modifié à
Le député REM Christophe Arend est accusé par son ex-assistante parlementaire de harcèlement sexuel et agression sexuelle. Il conteste les faits.

Le député REM de Moselle Christophe Arend est visé par une plainte de son ex-assistante parlementaire pour harcèlement sexuel et agression sexuelle, selon franceinfoqui a recueilli le témoignage de la jeune femme. Christophe Arend "conteste les faits" et il a "pour sa part déposé plainte pour dénonciation calomnieuse", a indiqué son avocate vendredi dans un communiqué.

"T'as une jolie bouche". Marie (prénom d'emprunt utilisé par la radio), âgée de 29 ans, accuse notamment Christophe Arend de lui avoir "pincé les deux seins" et d'avoir "tout fait pour (la) faire craquer" en multipliant "les remarques sexistes" et les gestes déplacés. "Par exemple, il passe et essaie de dégrafer mon soutien-gorge, de me toucher les seins. Moi, j'ai compris. Dès qu'il arrive par derrière, je sais qu'il va essayer donc je me protège systématiquement les seins", assure-t-elle. "Une fois, il arrive et m'enfonce un doigt dans la bouche en mimant une fellation et en me disant : 'T'as une jolie bouche, fais voir ce qu'elle sait faire et toc, voilà'", ajoute-t-elle.

"Droit d'effraction corporelle". Directrice de campagne de Christophe Arend lors de la campagne des législatives, elle est ensuite embauchée comme assistante parlementaire de celui qui est propulsé sous le feu des projecteurs après avoir battu le N.2 du FN Florian Philippot. "Je pensais que nos rapports deviendraient beaucoup plus professionnels au moment où il y aurait un contrat de travail. Je pensais que je serais davantage protégée", explique-t-elle. Mais elle finit par rompre sa période d'essai fin juillet, alors que Christophe Arend, chirurgien-dentiste à Forbach, aurait tenté de justifier son comportement en lui disant : "Moi, je suis médecin donc j'ai un droit d'effraction corporelle".

"De telles accusations sont graves". Encouragée par les multiples dénonciations dans le sillage de l'affaire Weinstein, Marie s'est finalement décidée à porter plainte, pensant qu'il "faut que la honte change de camp", selon ses propos rapportés par franceinfo. "De telles accusations sont graves et entachent considérablement l'honneur et la dignité de Monsieur Christophe Arend", a réagi l'avocate du député, en assurant que celui-ci avait "confiance dans la justice de son pays, qui saura établir la vérité sur les faits qui lui sont reprochés". "Je n'ai rien à me reprocher, il s'agit de calomnies, je n'en dirai pas plus", a-t-il aussi déclaré à France 3.

Le groupe REM "prend acte". "Les député.e.s du groupe La République en Marche prennent acte des graves accusations portées à l'encontre de Christophe Arend", a pour sa part commenté le groupe parlementaire dans un communiqué. "Toute forme de violence et de harcèlement est intolérable. Il appartient à la justice et à elle seule de faire la lumière", a encore ajouté le groupe des députés du parti présidentiel.

Un référent compétent sur ces questions à l'Assemblée. Le président de l'Assemblée nationale, François de Rugy, a rappelé vendredi soir qu'il existait à la chambre basse "un référent permettant aux collaborateurs de députés d'évoquer des situations de harcèlement ou des comportements inappropriés". "Les députés mis en cause ne sauraient bénéficier d'aucun statut particulier : ils ne pourront faire obstacle à la justice et doivent bénéficier de la présomption d'innocence", ajoute François de Rugy dans un communiqué.