Un dentiste se coupe le doigt : ses assureurs le font condamner

Saisi d'une plainte commune des quatre assureurs, le parquet a instruit le dossier -"à charge".
Saisi d'une plainte commune des quatre assureurs, le parquet a instruit le dossier -"à charge". © ALAIN JOCARD / AFP
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avec AFP , modifié à
Accusé de s'être volontairement mutilé pour toucher des indemnités, un dentiste de la Côte d'Azur a été condamné à de la prison avec sursis et à rembourser ses assureurs. 

Son avocat, Me Michel Valiergue, a immédiatement fait appel. Un dentiste de la Côte d'Azur accusé de s'être coupé une phalange de l'index droit pour percevoir des indemnités d'assurance a été condamné à 18 mois de prison avec sursis et à rembourser ses assureurs par le tribunal correctionnel de Grasse, a indiqué jeudi son avocat. 

Des faits datant de mai 2014. Le praticien soutient qu'il a été victime d'un accident en voulant réparer une porte de sa maison qui avait tendance à s'ouvrir de manière intempestive et à déclencher l'alarme. Équipé d'une scie électrique, selon son avocat, il a tenté de bricoler la porte mais l'appareil a dérapé et il s'est coupé le bout de son index droit. C'était le 5 mai 2014.

335.000 euros perçus. "Depuis, comme il avait de très bonnes garanties, coûtant non pas un doigt mais un bras aux assureurs et souscrites au moment de l'achat de sa patientèle, de ses locaux, de sa maison, etc, ceux-ci ont commencé par payer pendant six mois avant de demander des expertises dont la sixième a dit qu'il y avait peut-être des doutes", a précisé Me Valiergue. Saisi d'une plainte commune des quatre assureurs, le parquet a instruit le dossier -"à charge", proteste Me Valiergue- et requis deux ans de prison avec sursis pour "escroquerie et tentatives d'escroqueries" et un remboursement des premières sommes versées, soit 355.000 euros environ.

Un phénomène qui se développe. A l'audience mardi, l'avocate d'une des compagnies d'assurance, citée par le quotidien Nice-Matin, a affirmé que les automutilations volontaires pour frauder les assurances avaient tendance à se développer, citant le cas des pêcheurs bretons qui selon elle se coupent "tous" le pouce pour toucher l'invalidité.