Creuse : les parents du bébé disparu sont "des victimes"

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Benjamin Peter avec Cécile Bouanchaud, Claire Rainfroy et AFP , modifié à
MYSTÈRE - D'après le couple, un homme se serait emparé du cosy dans lequel se trouvait l'enfant, et aurait réussi à s'échapper avec le couffin.

INFO. Le récit du couple laisse quelques zones d'ombre. Les parents d'un bébé de quatre mois, disparu mercredi soir, ont déclaré aux enquêteurs avoir été témoins de l'enlèvement de leur enfant. Le couple a signalé la disparition de leur petit garçon mercredi soir auprès de la gendarmerie à Chénérailles, où ils se trouvaient alors, une commune située à une dizaine de kilomètres de leur domicile, dans la Creuse. Pour l'heure, les enquêteurs procèdent aux auditions et n'excluent aucune hypothèse.

Un homme se serait emparé du cosy, selon les parents. D'après les déclarations de la famille aux enquêteurs, les parents étaient partis jouer à la pétanque au bord d'un étang. Au moment de repartir, en fin de journée, le père, âgé d’une trentaine d’années, s’éloigne pour aller satisfaire un besoin pressant. Sa compagne, âgée de 24 ans, reste avec l’enfant, prénommé Loan, installé dans un cosy.

Alors qu’elle range quelques affaires dans le coffre du véhicule, un homme aurait surgit, et se serait emparé du cosy, avant de repartir à pied. Le père serait alors revenu en courant pour rattraper l’homme, sans succès. Ce n’est qu’en fin de journée que les parents se seraient rendus à la gendarmerie pour signaler la disparition.

Les recherches une cinquantaine de gendarmes à à Lavaveix-les-Mines et Chénérailles, dans la Creuse

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Une version des faits matériellement difficile mais pas impossible. "Les parents n'ont pas pu identifier la personne, qu'ils n'ont vu que de dos", a affirmé Sébastien Farges, le procureur de la République de Guéret. Ce dernier a également précisé que le couple souffrait, tous les deux, de "problèmes physiques" les empêchant de se lancer à sa poursuite. "Ils ont essayé de le rattraper en voiture", sans succès, a précisé le procureur, pour qui cette version des faits est matériellement difficile mais pas impossible.

Pas de "suspicion" à l'encontre des parents. Le magistrat a indiqué qu'il n'existait pas de "suspicion" à l'encontre des parents. Interrogé sur un quelconque passé judiciaire, il s'est refusé à tout commentaire, appelant à la prudence. "La fragilité de la situation et la fragilité de ce qu'ils ont pu constater au moment des faits me rend extrêmement prudent sur ce qu'il s'est réellement passé. Nous avons affaire à des parents qui sont victimes, qui ont requis l'assistance de la gendarmerie, et à qui nous devons mettre en œuvre des moyens importants pour retrouver leur enfant", a réagit le procureur au micro d'Europe 1.

Le procureur de la République de Guéret, Sébastien Farges

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L'enquête de voisinage se poursuit. Pour l'heure, le parquet se refuse toujours à qualifier les faits, ne souhaitant pas se prononcer sur la piste d'un enlèvement ou d'une disparition. Aucune garde à vue n'a été prononcée. Le procureur a toutefois ajouté que l'enquête de voisinage se poursuivait. Les gendarmes tentent en effet de reconstituer le déroulé de la soirée du couple. Les parents ont donc été entendus toute la journée de jeudi.

"Comme pour toute personne impliquée dans un dossier de cette nature là, nous examineront à la loupe chacune des déclarations, que ce soit celles d’éventuels témoins, proches ou distants, ou celles des parents", a-t-il indiqué.

La gendarmerie a installé des rubalises et cherche le nourrisson près des étangs

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Les recherches sont toujours en cours. Les recherches, qui mobilisent une cinquantaine de gendarmes et un hélicoptère muni d'un projecteur depuis mercredi soir, se sont poursuivies dans la nuit et dans la journée de vendredi. Des plongeurs sont attendus dans la matinée pour fouiller les étangs situés à proximité.