Un an d'enfer pour l'octogénaire

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Europe1.fr (avec AFP) , modifié à
L'homme de 80 ans a été nourri avec des produits périmés et était violenté.

Pendant un an, il a vécu l'enfer, enfermé dans une buanderie, violenté et sous-alimenté. Les policiers en savent désormais un peu plus sur les conditions de détention de cet homme de 80 ans, admis mercredi en état de choc à l'hôpital.

"La victime faisait l'objet de violences et de mauvais traitements. L'homme n'était nourri que deux fois par jour avec des produits périmés et à base de viennoiseries", a indiqué samedi le commandant de la compagnie de gendarmerie d'Eure-et-Loir, Bruno Arviet.

Selon le parquet, les enquêteurs ont été alertés par le témoignage d'un des enfants de l'épouse, actuellement sous la garde d'un service de l'enfance. Dans ses déclarations, cet enfant "évoquait la présence à domicile d'une personne âgée qui était sale, qui volait de la nourriture, et qui faisait l'objet de violences, parce que elle pouvait énerver notamment sa mère", a précisé la substitut du procureur de Chartres, Fanny Floquet, samedi.

"Lorsque les gendarmes sont intervenus mercredi à Arrou, l'épouse de la victime a d'abord prétexté que son mari était parti à l'étranger", a-t-elle indiqué. "Devant l'insistance des enquêteurs, l'épouse les a finalement conduit vers une petite pièce située au sein même de la maison mais à l'écart des autres pièces de vie, et a ouvert la porte fermée à clef devant les gendarmes", a expliqué Fanny Floquet.

Mise en examen notamment pour séquestration et violences aggravées, l'épouse de la victime, une femme de 45 ans a été écrouée samedi à la maison d'arrêt de Versailles. Son amant présumé et l'un de ses fils sont également poursuivis pour complicité de séquestration criminelle et non-dénonciation de mauvais traitements sur personne vulnérable.

L'épouse et la victime s'étaient mariés il y a trois ans. "Le maire de la commune n'avait pas voulu les unir car il avait des doutes sur la véracité de leur union", indique une source municipale. "C'est un adjoint qui les a mariés. A cette époque, la victime vivait déjà recluse dans une pièce du sous-sol de leur maison à Droué", a confié cette source.