Tueur de l'Essonne : Palmier conteste avoir avoué un meurtre

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avec AFP
PROCÈS - Yoni Palmier avait reconnu mardi le premier des quatre meurtres dont il est accusé. Il est revenu sur ses déclarations.

"Mes propos ont été totalement déformés", a-t-il lancé mercredi, au dernier jour des débats de son procès. Yoni Palmier, soupçonné d'être "le tueur de l'Essonne" et jugé depuis trois semaines pour quatre meurtres, est revenu sur ses déclarations de mardi. Il avait alors avoué à demi-mot avoir tué la première victime.

"Des fois, quand je parle, je ne suis pas très clair." Assurant avoir été mal compris la veille, Yoni Palmier s'est borné à réitérer sa "responsabilité" dans ce premier meurtre. Pour les trois autres, il n'a toujours "rien à dire". "J'ai entendu certaines choses", a-t-il déclaré. Penché sur son micro depuis le box des accusés, il ajoute : "Je sais que des fois, quand je parle, je ne suis pas très clair. Je prends des médicaments, ça ne favorise pas une bonne sémantique et un bon langage".

"Je suis désolé pour votre famille". Au cours de la matinée, les parties civiles ont tenté une dernière fois de faire reconnaître à Yoni Palmier son rôle dans les trois derniers assassinats. En vain. "Je suis désolé pour votre famille, je comprends ce que vous pouvez ressentir. C'est tout ce que je peux vous dire", a-t-il soufflé, interrogé par le frère de Nadjia Boudjemia, la dernière des quatre victimes, tuée dans le hall de son immeuble un après-midi d'avril 2012. D'une voix calme et posée, sa soeur lui rétorque : "Tu as de la chance de respirer encore. J'espère que tu seras hanté par les actes que tu as commis jusqu'à ton dernier souffle".

"Nous avons quoi devant nous ? Un serial killer" "Trois ans de procédure, trois ans qu'on se fait balader", regrette Adel Farès, l'avocat de la famille de Nadjia Boudjemia. Abattue, comme les trois autres, par surprise, d'une balle dans la tête, sans aucun mobile. Pour Me Farès, cette affaire est "l'expression de l'inhumain dans son absolu". "Cela fait trois ans et trois semaines de procès qu'on essaie de rendre cohérent ce qui est d'une incohérence totale." "Nous avons quoi devant nous ? Un serial killer", poursuit Elisabeth Auerbacher, avocate de la famille de Nathalie Davids, dépeignant un accusé "lâche et pervers", "qui ne tue que par derrière, si la personne ne le voit pas". "Vous représentez la banalité du mal", lance-t-elle.

"Ne nous prenons pas la tête, considérons que je l'ai fait". Depuis le début de son procès, Yoni Palmier, accusé d'avoir tué quatre personnes entre novembre 2011 et avril 2012 dans un rayon de quelques kilomètres en Essonne, reconnaissait "une part de responsabilité" dans le premier assassinat, mais pas d'en être le tireur. A l'audience mardi, il était toutefois allé plus loin : "Pour la famille de Nathalie Davids, ne nous prenons pas la tête, considérons que je l'ai fait". Poussé alors par le président, l'accusé avait admis : "Ce que j'ai dit, c'est comme si je disais que j'avais tiré."

Les réquisitions du parquet et les plaidoiries de la défense sont attendues jeudi matin. Yoni Palmier aura encore une dernière occasion de livrer des explications lors des derniers mots accordés à l'accusé, avant le verdict prévu dans la soirée. Il risque la réclusion criminelle à perpétuité.

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