Tuerie: pourquoi l'enfant a été trouvée si tard

Ce n’est qu’aux alentours de minuit que la fillette de quatre ans a été retrouvée et a pu être prise en charge.
Ce n’est qu’aux alentours de minuit que la fillette de quatre ans a été retrouvée et a pu être prise en charge. © Maxppp
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Rémi Duchemin, avec Patrice Thomas , modifié à
Agée de quatre ans, elle est restée près de huit heures dans la voiture, à l'insu des gendarmes.

La surprise a été immense pour les enquêteurs lorsque, vers minuit mercredi soir, ils ont ouvert la porte du véhicule dans lequel ont été retrouvés les corps de trois membres d’une même famille britannique mercredi soir à Chevaline, dans les Hautes-Alpes. Alors qu’ils étaient sur la zone depuis près de huit heures, les gendarmes ont en effet découvert dans la voiture une fillette de quatre ans, indemne mais prostrée aux pieds de sa mère et de sa grand-mère, tuées par balles.

"La gamine, terrorisée, n'a jamais bougé"

La fillette a été retrouvée "au moment d’ouvrir le véhicule pour commencer à procéder à de premières investigations sur le corps", a précisé Eric Maillaud, procureur d’Annecy, joint par Europe 1. "C’est à ce moment-là qu’ils ont perçu un léger mouvement, ils ont regardé et se sont aperçus qu’il y avait une petit fille", poursuit le magistrat, lui-même plus que surpris par les circonstances.

Comment expliquer cet incroyable délai de huit heures entre la découverte de la scène de crime et le sauvetage de la fillette ? "Les pompiers, les techniciens, les médecins ont regardé dans la voiture par des trous à travers les vitres mais ils n'ont pas vu la petite. La gamine, terrorisée, n'a jamais bougé. Elle est restée sous les jambes de sa mère", a expliqué le lieutenant-colonel Vinnemann. "Avant cela, un hélicoptère équipé d'une caméra thermique avait survolé la zone "pour voir s'il y avait d'autres corps mais la fillette n'a pas été vue car elle formait une masse avec sa mère", a-t-il ajouté.

"Un crime particulièrement hors normes"

A partir de là, il a été décidé de ne plus rien toucher en attendant les scientifiques. "Pour faire une enquête de qualité, il faut geler une scène de crime. On ne peut pas d’emblée intervenir, ouvrir les portes, faire tomber les vitres brisées, au risque de perdre des indices précieux en termes de balistique par exemple", explique Eric Maillaud.

"Dans la mesure où on était en présence d’un crime particulièrement hors normes avec un grand nombre de morts, il a été estimé souhaitable de faire intervenir directement l’IRCGN (Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale, ndlr). Trois techniciens sont arrivés en hélicoptère, les autres sont arrivés par la route. Rosny-sous-Bois-Annecy : vous avez l’explication du nombre d’heures qui se sont écoulées", précise le procureur d’Annecy.