Tuerie de Bruxelles : qui est vraiment Mehdi Nemmouche ?

Un Français arrêté vendredi est soupçonné d'être le tireur du Musée juif de Bruxelles.
Un Français arrêté vendredi est soupçonné d'être le tireur du Musée juif de Bruxelles. © Capture d'écran YouTube
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Anne-Julie Contenay, Gaétan Supertino, Marie-Laure Combes avec Pierre de Cossette et AFP , modifié à
PROFIL - Enfance difficile, petite délinquance puis radicalisation en prison. Europe1.fr vous dresse son portrait.

Double visage. Pour sa famille, il est un homme "très discret", qui "ne parlait pas de religion". Pour les enquêteurs, il est le principal suspect de la tuerie du musée juif de Bruxelles, un djihadiste qui s'est radicalisé lors de ses différents séjours en prison. Qui est vraiment Mehdi Nemmouche ?

Une enfance difficile. Le jeune homme est né en avril 1985 à Roubaix, dans le Nord. Il connaît une enfance difficile : Mehdi Nemmouche n'a jamais connu son père et a été placé "dès l'âge de trois mois" en foyer "à la suite de carences éducatives" de la mère, puis "ballotté "de maison d'accueil en maison d'accueil" avant d'être confié à sa grand-mère à 17 ans.

Petit délinquant. Il obtient son bac et fait une année de droit à la fac. Mais il plonge dans la petite délinquance. Mehdi Nemmouche est condamné pour la première fois en janvier 2004 par le tribunal des enfants de Lille pour vol avec violences. Suivront six autres condamnations, dont l'une pour le braquage d'une supérette à Roubaix, et cinq incarcérations.

Sa famille dit aussi ne plus avoir eu de contact avec lui depuis les années 2000. Mehdi Nemmouche "ne fréquentait pas la mosquée, il ne parlait pas de religion", assure sa tante, qui en est persuadée : "c'est forcément en prison" qu'il a pu se radicaliser.

Radicalisé en prison. Lorsqu'il rentre en prison en 2007, Mehdi Nemmouche n'a encore rien d'un islamiste radical. Mais il s'endurcit progressivement, côtoie un groupe de radicaux et lance même des appels à la prière collective depuis un haut-parleur dans sa cellule. Cheveux noirs coupés courts, avec une fine moustache, une fine barbe et un physique corpulent, il s'illustre alors "par son prosélytisme extrémiste", selon le procureur Paris, François Molins.

Un an en Syrie. A sa sortie de détention en 2012, les services de renseignement n'ont même pas le temps de le surveiller. Trois semaines plus tard, il quitte la France pour la Syrie. Nemmouche y passe un an, aux côtés des combattants de  l'Etat islamique de l'Irak et du Levant (EIIL). Avant de rentrer en Europe il y a trois mois, il prend soin, pour ne pas éveiller l'attention, de passer par l'Asie du Sud-Est.

Enquête sur ses proches. A son atterrissage à Francfort, la police allemande le signale à la France. Mais Nemmouche disparaît de nouveau. Où et de quoi vit-il ? Les enquêteurs s'interrogent désormais sur les moyens et les contacts qui lui ont permis de se procurer ses armes et ses centaines de munitions. Deux hommes ont été entendus dimanche en Belgique et ont été laissés libres.

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