Treize lycéens devant la justice après des dégradations devant un lycée

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Image d'illustration. © THOMAS SAMSON / AFP
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Martin Feneau avec GM
Treize lycéens ont passé la nuit en garde à vue avant d'être présentés à un juge. Ils sont soupçonnés d'avoir participé aux violences devant un lycée en avril.

Ils ont entre 15 et 18 ans. Treize lycéens ont été présentés au parquet et au juge des enfants de Nanterre mardi après avoir passé une nuit en garde à vue. Tous sont accusés d'avoir participé aux violences lors d'une manifestation contre la loi Travail début avril. Ces élèves sont en effet soupçonnés d'avoir bloqué le lycée Vinci de Levallois Perret le 5 avril. La situation avait dégénéré, des poubelles avaient été incendiées et le lycée endommagé.

"Il a pu voir la réalité". Les élèves, d'abord convoqués au commissariat, ont ensuite passé plusieurs heures en garde à vue avant d'être présentés au juge. "Au moins, ça va lui donner une leçon, ça va lui apprendre les choses que je lui ai toujours rabâchées jusqu'à présent. Là, il a pu voir la réalité", explique une mère, qui attend la sortie de son fils de 17 ans dans les couloirs du tribunal. "On est dans un système de révolte des jeunes. À la maison, ils sont tout calmes et quand on les voit à l'extérieur sur les vidéos, on se dit 'wahou'", poursuit-t-elle.

"On veut faire passer un message de fermeté". Confondus par les images filmées par les caméras du lycée, sur lesquelles on distingue chacun de ces jeunes, certains jettent des œufs, d'autres des palettes, sur une poubelle en feu. Présenté aux juges, le groupe de jeune a eu du mal à s'expliquer. "Ils étaient super fatigués, il y en même qui dormaient un peu sur le siège devant le magistrat. Ce ne sont pas des conditions pour des enfants de 15 ans", a déploré leur avocate, Me Sylvie Boitel, au micro d'Europe 1. "Je crois que l'on veut faire passer un message de fermeté et de répression, mais il s'avère que l'on n'a peut-être pas interpellé les bonnes personnes. En tout cas, eux, ce sont des petits." Ce jour-là, le feu de poubelles devant le mur de l'établissement avait causé 150.000 euros de dégâts.