Thalys : comment l'Europe veut renforcer la sécurité dans les trains

Bernard Cazeneuve, place Bauveau, entouré de ses homologues européens.
Bernard Cazeneuve, place Bauveau, entouré de ses homologues européens. © ALAIN JOCARD / AFP
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Cécile Bouanchaud avec Pierre de Cossette et AFP , modifié à
Les ministres de l'Intérieur et des Transports de la France et de huit autres pays européens ont appelé samedi la Commission à intensifier les échanges de renseignements entre pays.

Une semaine après l'attaque du Thalys, une réunion de coopération europeenne a lieu en ce moment à Paris. Au total, neuf ministres de l'Intérieur, dont Bernard Cazeneuve, se sont réunis place Beauvau pour évoquer la sécurité dans les transports face aux menaces d'attentats.

Des billets nominatifs. Entouré de ses homologues, Bernard Cazeneuve a lu la déclaration commune des ministres de l'Intérieur européens, réunis pendant deux heures pour renforcer la sécurité dans les trains. Le ministre de l'Intérieur français a annoncé une série de mesures comme le développement des billets nominatifs pour les trajets transfrontaliers de longue distance. Les neuf pays s'engagent à "travailler à l'évaluation des conséquences d'une généralisation des billets nominatifs pour les trains internationaux de longue distance". Quelque 60% des billets sont actuellement nominatifs en France.

Renforcer les échanges de renseignements. Le ministre de l'Intérieur met effet l'accent sur l'amélioration de la coopération européenne, en matière de renseignements. La France veut inciter ses voisins à mieux renseigner le système d'informations Schengen, ce fichier commun européen. Cela permettrait aux policiers ferroviaires de faire sonner les fiches "S" plus souvent. Et donc de mieux suivre les potentiels terroristes.

Des patrouilles mixtes. Bernard Cazeneuve a également évoqué la possibilité de réaliser des opérations ponctuelles simultanées, notamment en renforçant les patrouilles multinationales et les contrôles de bagages "là où c'est possible". "Il est indispensable de mettre en œuvre des opérations coordonnées et simultanées de contrôle sur certains trajets ciblés et pouvant faire l'objet d'adaptation en fonction de l'état de la menace", a-t-il estimé.

Les ministres de l'Intérieur et des Transports de la France et de huit autres pays européens ont enfin appelé la Commission à renforcer la législation européenne sur les armes. "Il est urgent que la Commission européenne fasse les propositions incluses à l'Agenda européen sur la sécurité, et nécessaires au renforcement (...) de la législation existante en matière d'armes à feu", a déclaré Bernard Cazeneuve. Et de préciser : "elle devrait le faire d'ici le début de l'année 2016 au plus tard, pour améliorer le partage de l'information, renforcer la traçabilité, s'assurer de normes communes de neutralisation, et lutter contre les trafics sur internet".

D'autres annonces franco-françaises. Après Bernard Cazeneuve, qui a posé en photo avec ses homologues britanniques, allemands ou encore belges et espagnols, c'est au tour du ministre des Transports de prendre la parole. Alain Vidalies a annoncé des mesures franco-françaises concrètes. Il est notamment question de renforcer les prérogatives des agents de sécurité de la SNCF et des policiers dans les gardes pour "insécuriser" les terroristes, selon un conseiller ministériel.

Actuellement, un agent de sureté de la SNCF a moins de pouvoir qu'un agent d'un grand magasin. C'est pourquoi, le gouvernement souhaite que ces hommes aient la possibilité de fouiller, sous conditions, les bagages, mais aussi de palper les passagers eux-mêmes ou encore de leur demander leurs papiers d'identité. En cas de refus, les voyageurs se verraient refuser l'accès au train voire à la gare. Il ne s'agirait toutefois pas de vérifications poussées d'identité, ou de consultation des fichiers de police, qui reste le précarré des forces de l'ordre. Les policiers et les gendarmes peuvent, dans certains cas, procéder à des fouilles de bagages sans le consentement des passagers.