Terrorisme : sept suspects mis en examen

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avec Reuters , modifié à
Présentés comme le "groupe terroriste le plus dangereux", ils ont été écroués jeudi soir.

Ils étaient en garde à vue depuis samedi dernier. Sept des douze suspects arrêtés le week-end dernier dans le cadre d'un coup de filet anti-terroriste ont finalement été mis en examen jeudi et écroués dans la foulée, a-t-on appris de source judiciaire. Les cinq autres suspects ont été libérés, sans qu'aucune charge ne soit retenue contre eux.

Jérémy Bailly, suspect dans l'attaque d'un magasin casher commise à Sarcelles le 19 septembre et présenté par les enquêteurs comme le personnage central de la cellule islamiste, a été le premier mis en examen et placé en détention provisoire. Les six autres ont été à leur tour mis en examen et placés en détention provisoire tard dans la soirée, selon la même source. Le parquet avait requis l'incarcération de ces sept personnes, pour la plupart des musulmans convertis.

"Le groupe terroriste le plus dangereux depuis 1996"

Pour le procureur de Paris, la cellule démantelée est "le groupe terroriste le plus dangereux depuis 1996". "Grâce a l'enquête, une attaque terroriste a pu être évité dans notre pays", avait-t-il assuré auparavant. Le parquet de Paris, qui a ouvert jeudi matin une information judiciaire notamment pour tentative d'assassinat en lien avec l'appartenance à une religion et en relation avec une entreprise terroriste, avait demandé leur placement en détention.

Le procureur de la République, François Molins, avait expliqué jeudi que l'enquête comportait deux volets différents qui se sont rejoints : une "association de malfaiteurs en vue de commettre un attentat" qui concerne l'attaque à la grenade d'une épicerie casher à Sarcelles le 19 septembre, et une "association de malfaiteurs terroristes" ayant pour but de rejoindre des réseaux djihadistes en Syrie.

Il y a deux volets distincts dans l'enquête

Cinq personnes avaient été identifiées dans la première affaire et quatre dans la seconde. D'après le procureur, il était initialement prévu que l'opération du week-end dernier ne concerne que l'affaire de Sarcelles. "Mais la réaction de Jérémie Louis-Sidney nous a amenés à réévaluer la situation et donc d'ordonner l'interpellation des objectifs de la seconde opération", a expliqué François Molins.

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En plus des neuf personnes identifiées, les policiers ont été amenés à procéder à "quatre interpellations fortuites", parmi lesquelles "la seconde épouse de Jérémie Louis-Sidney" ou encore des amis chez qui des suspects étaient hébergés ou qui se trouvaient avec eux au moment de leur interpellation. Ces quatre personnes font partie des suspects libérés jeudi.

Jeunes, délinquants et convertis à l'islam

Le procureur de la République a aussi précisé le profil des suspects. Il s'agit d'hommes de 19 à 25 ans, tous nés en France et de nationalité française. Tous, sauf un, s'étaient convertis "plus ou moins récemment" à l'islam. Et il n'apparaît pas, selon François Molins, que leur radicalisation soit liée à la prison dans la mesure où seulement deux d'entre eux avaient déjà été incarcérés, et encore pour des durées assez courtes, de deux à trois mois. Il apparaît enfin que les sept suspects sont "tous de petits délinquants" impliqués dans le passé dans des affaires de "vols ou trafic de stupéfiants".

Et contrairement à ce que pensaient au départ les enquêteurs, il apparaît que c'est en fait Jérémie Bailly qui serait le leader du groupe. C'est chez ce jeune homme d'une vingtaine d'années qu'a été retrouvée une liste d'organisations et d'institutions juives "cibles". Il détenait par ailleurs le box où avaient été placées des armes et des composants chimiques d'engins explosifs artisanaux.

"Une cellule terroriste d'une extrême dangerosité"

Dans ce dossier, le procureur de Paris, François Molins, avait parlé de "cellule terroriste d'une extrême dangerosité", après la saisie de ce qui est présenté comme des ingrédients de fabrication d'engins explosifs. Il a d'ailleurs utilisé une mesure exceptionnelle dans cette affaire mercredi, la prolongation au-delà de quatre jours de la garde à vue des suspects, sur le fondement d'un supposé "risque d'attentat imminent". La police a en effet découvert lors d'une perquisition dans un box de Torcy, en Seine-et-Marne, outre un fusil à pompe et une arme de poing, des sacs contenant du nitrate de potassium, du souffre, du salpêtre, des récipients de type cocotte-Minute et des ampoules de phare.

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Un treizième suspect, chef de file présumé de cette cellule, Jérémie Louis-Sidney, a été tué samedi par les policiers venus l'arrêter dans un appartement de Strasbourg et sur lesquels il avait vidé le barillet d'un revolver 357 Magnum.

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