Terrorisme : qui est Jérémy Bailly ?

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Considéré comme le cerveau de la cellule terroriste démantelée, il est l'un des sept mis en examen.

Quel est le profil de Jérémy Bailly, l'un des sept suspects mis en examen et écroués jeudi soir, dans le cadre de l'enquête sur le démantèlement de la cellule islamiste ? Cinq jours après le coup de filet antiterroriste du week-end dernier, le jeune homme de 25 ans apparaît comme le personnage central du groupe terroriste. 

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Suivi depuis longtemps par la DCRI

Parmi les douze personnes interpellées le week-end dernier, Jérémy Bailly est celui qui était suivi depuis le plus longtemps par les policiers de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI). Les membres de la DCRI le soupçonnaient en effet de s'être rendu "dans des camps d'entraînement à l'étranger".

Les premiers éléments de l'enquête confirment d'ailleurs le profil "très dangereux" du jeune homme qui se plaçait "clairement dans une perspective djihadiste. A Torcy, en Seine-et-Marne, Jérémy Bailly a été interpellé, à son retour de la prière, avec un pistolet 22 long rifle.

C'est chez ce jeune homme d'une vingtaine d'années qu'a été retrouvée une liste d'organisations et d'institutions juives "cibles". Il détenait par ailleurs le box où avaient été placées des armes et des composants chimiques d'engins explosifs artisanaux.

"Je ne l'ai jamais vu faire de bêtises"

Les membres du voisinage de la cité de Torcy le décrivent pourtant comme un jeune homme discret. Richard, un riverain, garde en mémoire le souvenir de Jérémy Bailly faisant des barbecues dans le quartier et organisant des parties de dominos. Interrogé par Europe 1, il a dû mal à croire que le garçon qu'il connaît est suspecté dans une affaire de terrorisme.

"Il habitait juste derrière chez moi, l'immeuble derrière le square Neptune. Je l'ai vu il y a une dizaine de jours. Je le connaissais, son papa était chauffeur de taxi, je ne l'ai jamais vu faire de bêtises, je pensais qu'il aurait été arrêté pour des choses comme ça", commente-t-il.

"Au dessus de tout soupçon"

De leurs côtés, les amis de Jérémy Bailly avaient bien constaté un changement de comportement depuis ces derniers mois. Au micro d'Europe 1, ils décrivent un jeune homme isolé, de plus en plus investi dans la religion.

"Il mettait des djellabas, uniquement le vendredi pour aller à la mosquée, mais il portait toujours son bonnet. Comme on dit, il s'est converti, donc c'est normal qu'il change psychologiquement. Il laissait les gens tranquilles", confie l'un d'eux.

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L'imam de la mosquée de Torcy, décrit pour sa part un jeune homme "au dessus de tout soupçon". "Il me posait encore des questions sur l'islam, sur la prière, quelques jours avant son interpellation. C'est quelqu'un qui se cherche", ajoute-t-il, cité par BFMTV.

Il ne désigne pas ses complices

Il y a une dizaine de jours, Jérémy Bailly a été aperçu pour la dernière fois par les riverains. Soit environ au moment de l'attaque de l'épicerie casher de Sarcelles, dans le Val-d'Oise. Lors de sa dernière conférence de presse, le procureur de la République de Paris, a d'ailleurs fait peu de doutes sur l'implication de Jérémy Bailly dans l'attentat survenu le 19 septembre.

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Il est "probable que le groupe, composé au moins de Jérémie Louis-Sidney et Jérémy Bailly, le repéreur et deux auteurs, se soit rendu à Sarcelles avec (un) véhicule Alfa Romeo, se soit enfui à son bord avant de le brûler, puis de repartir avec le véhicule 206 volé", a dit le procureur. De son côté, le jeune homme a seulement reconnu vouloir fabriquer une bombe mais sans "désigner de complice ou de cible".