Disparus de l'Isère : "il faut chercher encore"

© Maxppp
  • Copié
François Coulon et Noémi Marois , modifié à
EXCLU E1 - L'affaire du petit Ludovic, disparu en mars 1983, jamais élucidée, a été enterrée par la justice. La famille exprime son désaccord.

"Ils n'ont pas retrouvé le corps, donc, on ne peut pas dire qu'il est mort", affirme à Europe 1 Virginie, la sœur de Ludovic, un garçon de 6 ans disparu le 17 mars 1983, alors que son père l'avait envoyé chercher des cigarettes. Une ordonnance de non-lieu a été rendue les 6 et 10 novembre dans deux affaires de disparition d'enfants datant des années 80 en Isère, dont celle concernant le petit Ludovic. Europe 1 a pu recueillir le témoignage de sa sœur qui n'accepte pas que la justice enterre le dossier. 

Disparus de l'Isère : "On doit savoir la vérité"par Europe1fr

"On ne peut pas dire s'il est mort". "Ils ne savent même pas s'il est dans une famille, dans un réseau de prostitution, elle ne sait rien, la justice", déplore Virginie, la sœur de Ludovic. Le non lieu ? "On n'est pas d'accord avec ça". Et de raconter avoir vu son père "mourir de chagrin", il se reprochait d'avoir envoyé Ludovic chercher des cigarettes, rapporte Virginie. "Ma mère est totalement détruite psychologiquement", a-t-elle ajouté.

Les familles vont faire appel. Les avocats des familles des deux disparus ont déclaré leur intention de faire appel et dénoncent "une forme de mépris inadmissible des familles de la part de la justice grenobloise". "Les juges ont refusé de les recevoir durant la procédure et de prendre en compte nos demandes d'enquête complémentaire. La justice ne s'est clairement pas donnée les moyens d'enquêter. C'est ahurissant, je n'ai jamais vu un tel défaut d'humanité", a réagi Me Didier Seban, l'un des avocats des familles.

La sœur de Ludovic abonde : "Faut chercher encore. Faut faire des appels à témoins, faire des portraits vieillis. Tout n'est pas fait dans le dossier Ludovic. Ils ont vite voulu bâcler l'histoire, c'est tout. Pour moi, des pistes n'ont pas été exploré. La personne qui disait détenir Ludovic parce que sa femme ne pouvait pas avoir d'enfant, cette piste là, on ne l'a jamais exploré". 

Sept disparitions en Isère non élucidées. Entre 1983 et 1996, sept disparitions d'enfants ont eu lieu en Isère. Elles restent toujours non élucidées aujourd'hui. En 2008, le parquet général de Grenoble avait regroupé les dossiers des "disparus de l'Isère". Les investigations alors menées avaient écarté l'hypothèse d'un tueur en série. 

Concernant le classement en non-lieu, Jean-Yves Coquillat, le procureur de la République de Grenoble, s'est justifié : " "Pour ces deux affaires, les motifs évoqués par les juges d'instruction sont les mêmes : la prescription pour l'infraction d'enlèvement d'enfant et l'absence de charge contre quiconque pour l'infraction de séquestration. Le ou les auteurs n'ont pas été découverts".

>> LIRE AUSSI - Deux dossiers de disparus de l'Isère clos par la justice