Tabassé pour une photo par un "salafiste"

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avec Pierre de Cossette , modifié à
Un photographe a été roué de coups. Son agresseur est bien connu des renseignements.

Roué de coups pour un cliché pris à 30 mètres, de dos, d'un groupe de femmes voilées. C'est la triste mésaventure qui est arrivée samedi dernier à un photographe retraité de 64 ans, dans le quartier de Ménilmontant, à Paris. Une femme, qui passait par là, l'a d'abord pris à partie, puis un jeune homme, plus violemment. Cible de coups de poing et de coups de tête, le retraité souffre d'une fracture du bras et du nez, ainsi que 45 jours d'incapacité totale de travail (ITT).

Immédiatement interpellé par la police, l'agresseur, toujours véhément une fois placé en fourgon, s'est vanté d'être "salafiste et de n'avoir peur de rien".  Selon les informations d'Europe 1, ce jeune homme âgé de 23 ans est en réalité bien connu de la justice et des services de renseignements. Pour les policiers du renseignement, le jeune "salafiste" est jugé "susceptible d'appartenir à la mouvance islamiste internationale".

Un agresseur connu de la justice et des renseignements

En novembre 2010, il avait déjà été interpellé car soupçonné, au sein d'un groupe de cinq apprentis-islamistes, de vouloir assassiner Dalil Boubakeur, le recteur de la mosquée de Paris, qui fût également le premier président du Conseil français du culte musulman, jusqu'en 2008. Un représentant de la communauté musulmane en France, que le groupe jugeait "trop modéré".

Appartenance à la mouvance islamiste internationale ?

En mai 2010, il avait été interpellé une première fois en Inde d'où il souhaitait rejoindre le Pakistan pour étudier dans une école coranique. Quelques mois plus tard, il s'était rendu en Egypte.  Une première étape avant de partir faire le djihad en Tchétchénie ou en Afghanistan. Encore arrêté et renvoyé en France, il avait été cueilli à son retour à Roissy par la police française et a été mis en examen pour association de malfaiteurs en vue d'une entreprise terroriste". Le jeune homme avait été placé en détention provisoire.

Libéré en juillet et placé sous contrôle judiciaire depuis lors, l'homme a été replacé en détention lundi, deux mois à peine après sa sortie de prison. Il sera jugé pour l'agression de Ménilmontant le 15 octobre.