Suicide d'un adolescent : un an avec sursis requis contre la belle-mère

La mère et le grand-père de l'adolescent se battent pour comprendre pourquoi les secours n'ont pas été prévenus plus tôt. (Illustration)
La mère et le grand-père de l'adolescent se battent pour comprendre pourquoi les secours n'ont pas été prévenus plus tôt. (Illustration) © DAMIEN MEYER / AFP
  • Copié
avec AFP , modifié à
En 2013, un adolescent avait absorbé des médicaments que prenait sa belle-mère contre la goutte. 

Un an de prison avec sursis a été requis mardi en appel à Grenoble à l'encontre de la belle-mère d'un adolescent de 15 ans, mort après avoir absorbé des médicaments qu'elle prenait contre la goutte, en 2013 en Isère.

À la lumière d'un nouveau rapport d'expertise, réclamé par les juges un an plus tôt et examiné lors d'une nouvelle audience sur le fond du dossier mardi, la cour d'appel a mis sa décision en délibéré au 16 janvier. Elle dira en outre s'il y a lieu de requalifier les faits de "non-assistance à personne en danger" en "homicide involontaire", comme le réclame le parquet, a indiqué le conseil de la prévenue, Me Yves Sauvayre. L'avocat général a par ailleurs demandé à la cour de retenir la "responsabilité civile" du père de la victime, qui n'est pas visé par l'appel des parties civiles.

La belle-mère avait suspecté une gastro-entérite. Julien C. était mort le soir du 28 novembre 2013, 24 heures après avoir ingéré un grand nombre de comprimés de Colchimax, un médicament contre la goutte destiné à sa belle-mère, trouvé au domicile paternel à Saint-Quentin-Fallavier, dans l'Isère. La veille au soir, l'adolescent avait été pris de maux de ventre, de vomissements et de diarrhées. Sa belle-mère, Karine G., infirmière de profession, avait suspecté une gastro-entérite, sans appeler de médecin.

Le père et la belle-mère relaxés en 2014. Depuis, sa mère et son grand-père, domiciliés dans la Loire, se battent pour comprendre pourquoi le père de l'adolescent et sa compagne n'ont pas prévenu les secours plus tôt. Notamment après la découverte, le jour du drame, de boîtes de cachets vides dans la pharmacie de la maison. En septembre 2014, Laurent C. et Karine G. avaient été relaxés par le tribunal correctionnel de Vienne.

Lors d'une première audience en appel, le 11 octobre 2016 à Grenoble, l'avocat général avait requis la confirmation de la relaxe du couple, n'ayant ni "de certitudes, ni de faisceaux de preuves qui puissent aboutir à une condamnation".