Suicide de Treiber: la polémique enfle

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Hélène Favier , modifié à
Sa mort en prison relance les critiques sur l'administration pénitentiaire.

Sa mort clôt l'action judiciaire dans l'affaire Giraud-Lherbier. Le suicide en prison de Jean-Pierre Treiber, unique accusé de ce double meurtre, a relancé samedi le débat sur les prisons françaises.

"Pas de kit anti-suicide"

L'ancien garde forestier a été retrouvé samedi matin, pendu dans sa cellule de Fleury-Mérogis avec un drap. L'homme faisait pourtant l'objet d'une surveillance renforcée avec des rondes fréquentes, en raison de son évasion en septembre. Mais, selon plusieurs syndicats pénitentiaires, il ne disposait pas d'un "kit de anti-suicide".

Composés de matelas anti-feu, d'un drap indéchirable et d'un pyjama en papier à usage unique, ces kits ont été lancés l'été dernier par la ministre de la Justice, Michèle Alliot-Marie, pour tenter d'endiguer les suicides dans les prisons.

"C'est un échec terrible"

"Je ne comprends pas, que dans une prison à haute sécurité on puisse s'échapper comme ça, enfin s'échapper de la manière dont il s'est échappé", a dénoncé Roland Giraud, père d'une des victimes, sur France Info. "C'est un échec terrible pour l'administration pénitentiaire", a-t-il ajouté sur France 2.

"Ce n'est pourtant pas une surprise"

De son côté, l'avocat de Jean-Pierre Treiber a expliqué que ce suicide n'était "pas une surprise" pour lui. Pendant l'instruction, Jean-Pierre Treiber avait dit qu'il s'évaderait ou qu'il mettrait fin à ses jours, selon Me Eric Dupond-Moretti. Interrogé sur d'éventuelles failles dans la surveillance pénitentiaire, il n'a pas voulu se prononcer.

"Pas de solution fiable à 100%"

"Les personnes qui souhaitent mettre fin à leurs jours arriveront toujours à leur but", a estimé Marcel Duredon, délégué Force ouvrière. "Contre le suicide en prison, il n'y a pas de solution fiable à 100%", a renchéri sur Europe 1, Stéphane Brasdefer, de l'UFAP-Pénitentiaire.

Jean-Pierre Treiber, qui clamait son innocence, devait comparaître en avril devant la cour d'assises de l'Yonne. Il risquait la réclusion à perpétuité.

- Pensez-vous que son suicide aurait pu être évité ?