Un policier a été blessé dans la nuit de jeudi à vendredi à Sevran (Seine-Saint-Denis), renversé "délibérément" par une voiture, a annoncé vendredi le préfet Christian Lambert. Agé de 34 ans, il souffre d'une fracture ouverte à la mâchoire et d'une fracture à la jambe, selon une source judicaire.
Un homme a été interpellé dans la nuit et placé en garde à vue, a ajouté cette source. Une opération de sécurisation a eu lieu dans la soirée de vendredi à la Cité Basse, où a été blessé le policier, a indiqué la préfecture. Deux personnes ont été interpellées pour infraction à la législation sur les stupéfiants.
Le policier renversé a tiré
Des policiers de la BAC (Brigade anticriminalité) Ont effectué un "contrôle de sécurisation" jeudi peu après 23 heures dans une zone piétonne de cette cité de Sevran, quand un véhicule est arrivé et a foncé "délibérément" sur eux, a expliqué le préfet . Le policier renversé a tiré un coup de feu, "en légitime défense", a-t-il ajouté.
Le véhicule a été retrouvé environ 700 m plus loin, moteur tournant mais les occupants avaient pris la fuite. Un sac contenant 400 g de cannabis a été découvert "à proximité". Les faits se sont "probablement produits lors d'une transaction" entre trafiquants de drogue, a précisé le préfet.
"C'est une situation intolérable"
Sevran est connue pour être une plaque tournante du trafic de cannabis en Ile-de-France. Pour son maire Stéphane Gatignon (Verts), "c'est un nouvel épisode tragique de la lutte contre les trafics de stupéfiants à Sevran".
"Malgré l'intervention massive des différents services de police, notre ville est toujours gangrenée par les trafics", écrit-il dans un communiqué.
"C'est une situation intolérable. Les armes sont de plus en plus nombreuses. On assiste à une véritable fusion entre narco-trafiquants et trafics d'armes. La violence s'installe, se banalise", poursuit le maire qui invite à ouvrir le débat sur la prohibition du cannabis.
Alliance (2e syndicat de gardiens de la paix), dans un communiqué, a déclaré que cette "agression criminelle est le résultat symptomatique du sentiment d'impunité qui règne chez ces voyous, parce qu'ils ne craignent aucune condamnation".