Rom passé à tabac : la piste d'un règlement de comptes

C'est dans ce camp, au bord de l'autoroute à Pierrefitte, que vivait l'adolescent agressé. Les habitants sont partis depuis.
C'est dans ce camp, au bord de l'autoroute à Pierrefitte, que vivait l'adolescent agressé. Les habitants sont partis depuis. © EUROPE 1 / VIRGINIE SALMEN
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avec Alain Acco , modifié à
ENQUÊTE - Le jeune homme était soupçonné de plusieurs cambriolages ces derniers jours. Ses agresseurs avaient demandé une rançon.

Une rançon demandée. L'adolescent rom passé à tabac vendredi dans une cité de Pierrefitte, en Seine-Saint-Denis, a-t-il été victime d'un règlement de comptes ? C'est l'une des pistes explorées par les enquêteurs qui cherchent à retrouver les agresseurs du jeune homme qui se trouve toujours dans le coma. D'après les informations d'Europe 1, les agresseurs de l'ado avaient demandé une rançon à sa famille.

Mais pas payée. 15.000 euros pour revoir leur fils. C'est ce qu'ont exigé les ravisseurs. Mais la rançon n'a pas été versée. Une douzaine de jeunes se sont donc rendus, munis d'armes longues, dans le camp de Roms.Là, ils auraient tiré plusieurs coups de feu pour intimider les habitants du camp. Et une heure après l'enlèvement de l'adolescent, les jeunes de la cité ont téléphoné à la mère de la victime pour négocier une rançon à 5.000 euros. En vain.

L'ado séquestré dans une cave. L'ado a été retrouvé dans la soirée, abandonné dans un chariot de supermarché, inconscient et ensanglanté. Des douilles de 22 long-rifle, non tirées, ont été trouvées près du chariot. Au vu des traces relevées sur la victime, principalement de la boue et de la suie, les enquêteurs pensent qu'il a été roué de coups dans une cave ou une décharge. Le pronostic vital de ce jeune de 16 ans est engagé. L'adolescent a été placé sous coma artificiel. Il souffre notamment d'un traumatisme crânien et de nombreuses fractures.

Soupçonné de cambriolages. Les raisons de ce passage à tabac n'ont pas encore été élucidées. Selon la police, la victime a été arrêtée plusieurs fois depuis le début du mois de juin pour des cambriolages. Vendredi, vers 15 heures, un voleur, dont le signalement ressemble à celui de la victime, a d'ailleurs été mis en fuite par un garçon de la cité voisine. Selon les informations d'Europe 1, le cambrioleur s'est alors emparé de bijoux et de 1.500 euros d'argent liquide. La mère du garçon qui a mis en fuite le voleur a porté plainte.

"Le gitant vient de sauter par la fenêtre, il a volé". Un jeune de la cité des Poétes, située juste en face du camp de Roms, confirme qu'un "gitan" a été surpris pendant un cambriolage. Et il assure également que les "grands frères" sont allés directement au camp de Roms pour régler leurs comptes. "On était au parc, à jouer au foot, et après, le petit frère de mon copain est venu en criant : 'le gitant vient de sauter par la fenêtre, il a volé'. Après, nous sommes partis voir chez lui, il y avait seulement des matelas au sol", indique le jeune garçon au micro d'Europe 1.

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