Rapt d'Elise : "je n'avais pas le choix"

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et Nathalie Chevance , modifié à
La maman russe est jugée depuis mardi pour avoir enlevé sa fille "regrette" les rapts.

Ce procès, elle l'attend avec impatience pour tourner la page. Irina Belenkaya, la mère de la petite Elise, comparait mardi devant le tribunal correctionnel de Tarascon, dans les Bouches-du-Rhône. Elle est jugée pour des faits de "soustraction d'enfant par ascendant et complicité de violences aggravées". Le procureur de la république a requis mardi trois ans de prison avec sursis à son encontre.

A deux reprises, en 2007 et 2009, cette maman avait enlevé sa fille à son mari afin de l'emmener en Russie. La seconde fois, c'était avec la complicité présumée de gros bras qui avaient violemment arraché l'enfant des bras de son père.

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"Bien sûr que je regrette"

Depuis ce dernier enlèvement raté, Irina Belenkaya est autorisée à voir sa fille tous les 15 jours. Deux fois par mois, elle fait donc le trajet Moscou-Marseille pour retrouver sa petite fille de 7 ans. Elle a en effet refait sa vie dans la capitale russe mais loue un petit appartement dans la cité phocéenne pour accueillir Elise. Contactée par Europe 1, Irina Belenkaya ne cache pas qu'elle attend beaucoup de ce procès pour enfin obtenir le mode d'emploi pour voir sa petite le plus souvent possible.

"Ce n'est pas la prison qui me fait peur" :

Consciente que les juges ne seront pas forcément cléments avec elle, Irina Belenkaya reconnaît que les deux rapts organisées en 2007 et 2009 étaient une erreur. "Bien sûr que je regrette mais je n'avais pas le choix. Si le juge décide que je dois être en prison, ce n'est pas la prison qui me fait peur", assure-t-elle au micro d'Europe 1.

"Une enfant qui a perdu son enfance"

La mère de famille espère en effet qu'une solution sera trouvée pour qu'elle puisse voir plus régulièrement sa petite fille. Pour l'heure, elle n'a pas le droit de l'emmener en séjour en Russie. "Je pense que le juge peut trouver la solution. Parce qu'après trois années dans cette galère, nous sommes toujours au même point. La guerre est toujours déclarée. Les menaces avec les insultes, c'est l'enfer", confie-t-elle.

Irina Belenkaya s'attriste également de voir sa fille souffrir de ce conflit entre adultes. "Elise à 7 ans et connait par cœur le nom des avocats, des juges, des policiers. C'est une enfant qui a déjà perdu son enfance, c'est une adulte. Elle souffre dix fois plus que moi", commente la mère de famille. Elle encourt jusqu'à trois ans de prison ferme et 45.000 euros d'amende.