Profanations : coup de filet en Alsace

© MAX PPP
  • Copié
avec Frédéric Michel , modifié à
Quinze personnes sont soupçonnées d’être liées à des profanations de tombes juives et musulmanes.

Quinze personnes ont été interpellées et placées en garde à vue mardi matin dans le Bas-Rhin, dans le cadre de l’enquête sur les profanations de tombes juives et musulmanes. Les suspects, qui appartiendraient à la mouvance skinhead, ont été placés en garde à vue. Ni leur âge, ni leur identité n'ont été divulgués par les policiers, l'affaire étant très sensible. On sait simplement qu'ils sont originaires de différentes villes du Bas-Rhin. Leur arrestation fait suite à une enquête de plusieurs mois, durant laquelle ils ont fait l’objet d’une importante surveillance.

Selon les Dernières nouvelles d’Alsace, des perquisitions ont été menées mardi matin.

Une quinzaine d'actes racistes et antisémites à Strasbourg en 2010

L’enquête de police, supervisée par un même juge d’instruction, porte sur les dégradations commises sur des stèles au cimetière israélite de Cronenbourg en janvier 2010, sur des stèles musulmanes du cimetière nord de Strasbourg en juin 2010 et sur dans un autre cimetière, à la Meinau, en septembre 2010. En juillet 2010, 27 tombes juives avaient été profanées à Wolfisheim.

Une quinzaine d’actes racistes et antisémites ont été commis en 2010 dans l’agglomération strasbourgeoise : outre les profanations de cimetière, les domiciles de personnalités musulmane et juive ont été dégradés, et une personne portant la kippa a été agressée en avril en plein centre-ville.

Le maire de Strasbourg avait lancé un appel

Cette série noire avait même conduit le maire socialiste Roland Ries à lancer, en octobre dernier, un appel à "un front républicain de refus de l'inacceptable", signé par plusieurs milliers de personnes sur le site web de la ville. Mais fin janvier, les maisons de deux familles d’origine turque avaient été la cible d'incendies volontaires dans la banlieue de Strasbourg.

Le président de la Licra du Bas-Rhin, Philémon Lequeux, lui-même victime de tags antisémites à son domicile en décembre, s’est dit "soulagé". "Il faut être prudent et savoir si les charges contre les suspects se confirment", a-t-il toutefois ajouté.