Procès Lambin : des témoignages accablent l'accusé dans d'autres affaires de meurtres

D'autres "cold cases" attribués à Lambin n'ont pu être évoqués devant la cour, parce que l'instruction est encore en cours ou parce qu'il a été acquitté.
D'autres "cold cases" attribués à Lambin n'ont pu être évoqués devant la cour, parce que l'instruction est encore en cours ou parce qu'il a été acquitté. © DAMIEN MEYER / AFP
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avec AFP , modifié à
Plusieurs témoignages vendredi ont accablé Michel Lambin, qui pourrait avoir été impliqué dans des meurtres datant du début des années 1980 et prescrits.

Plusieurs témoignages vendredi devant la cour d'assises des Alpes-Maritimes ont accablé Michel Lambin, qui comparaît pour l'assassinat d'un gardien d'école en 2002, mais qui pourrait avoir été impliqué dans d'autres meurtres datant du début des années 80 et prescrits.

Pierre Batty, chef de la brigade criminelle de Nice, a rappelé comment ses services avaient été conduits à s'intéresser à ces présumés "cold cases" à la suite de l'audition en 2009 de Nicole Rossi, l'ex-compagne de l'accusé, attribuant à Lambin une dizaine de crimes. Mais pour tous ces faits, "Lambin a-t-il été entendu, mis en cause, soupçonné ?", s'est insurgée son avocate Isabelle Gortina, rappelant que son client n'était jugé que pour l'assassinat d'un gardien d'école d'Antibes. Michel Lambin comparaît en compagnie d'Emile Fornasari, commanditaire présumé, accusé d'avoir demandé à Lambin d'abattre le gardien d'école, qui avait eu pour seul tort de fréquenter son ex-compagne.

Une tête cuite dans une cocotte-minute. L'épisode décrit lundi par Nicole Rossi devant des jurés médusés, selon lequel Lambin aurait fait cuire dans une cocotte-minute la tête d'une de ses victimes supposées, Kamel Guendouz, alias "Marcel", avait été corroboré par un voisin, a souligné à la barre vendredi un enquêteur de l'Office central de répression des violences aux personnes. Ce voisin se souvenait d'avoir prêté cet ustensile et d'avoir senti ensuite une odeur pestilentielle. Le policier, qui a travaillé sur trois affaires attribuées à Lambin en région parisienne, avait également retrouvé un témoin qui a reconnu avoir, à deux reprises, accompagné Lambin à moto pour éliminer un garagiste parisien et un ami de celui-ci, pour une dette de jeu.

Un "guet-apens" tendu à l'une des victimes ? Le président de la cour d'assises a lu également l'audition par la police d'Alain M., un laveur de vitres qui avait connu Lambin à la prison de la Santé et évoque un guet-apens tendu à "Marcel" et l'épisode de la tête bouillie. À propos de l'assassinat jamais élucidé de Michel Tasselli au Cannet, dans les Alpes-Maritimes, le 21 janvier 1983, Pierre Batty a rappelé l'audition de témoins de l'époque, expliquant que Lambin et Tasselli avaient eu une altercation peu de temps avant.

Un homme menacée de mort, pour avoir refusé de travailler avec lui. Au sujet du meurtre de Walter Barbey, commis au cours d'un cambriolage en décembre 1983 à Cagnes-sur-Mer, dans les Alpes-Maritimes, le policier a cité un témoin indiquant avoir gardé pour Lambin un revolver 22 LR, le même calibre que celui ayant tué le cambrioleur. Un exploitant agricole, voisin de Lambin à Caussols, est venu raconter comment Lambin, fou de colère qu'il refuse de travailler pour lui, avait tenté de l'abattre avec sa carabine.

Le verdict, attendu la semaine prochaine. D'autres "cold cases" attribués à Lambin n'ont pu être évoqués devant la cour, parce que l'instruction est encore en cours ou parce qu'il a été acquitté. Le procès a débuté le 4 décembre, le verdict est attendu la semaine prochaine.