Procès du "tireur de Libé" : son hébergeur dit avoir été "embarqué" malgré lui

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Le procès d'Abdelhakim Dekhar doit se terminer vendredi. © Benoit PEYRUCQ / AFP
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avec AFP , modifié à
Alors que Sébastien Lemoine rentrait d'un séjour en Espagne le 18 novembre 2013 au soir, Abdelhakim Dekhar a sonné à sa porte.

Il est jugé aux assises au côté d'Abdelhakim Dekhar, le "tireur de Libé", pour destruction de preuves. Sébastien Lemoine, dont le fusil que "le tireur de Libé" a utilisé dans son périple armé dans Paris en novembre 2013, a affirmé jeudi s'"être fait embarquer" malgré lui dans cette affaire.

Verdict connu vendredi. Sébastien Lemoine qui comparaît libre, est jugé pour destruction de preuves et recel de malfaiteur. Abdelhakim Dekhar est, lui, jugé pour des tentatives d'assassinat. La cour d'assises doit rendre son verdict vendredi soir tard. Alors que Sébastien Lemoine rentrait d'un séjour en Espagne le 18 novembre 2013 au soir, Abdelhakim Dekhar, qu'il avait rencontré plusieurs années auparavant à Londres et qu'il avait hébergé pendant plusieurs semaines, a sonné à sa porte. Le tireur qui avait déjà frappé à BFMTV, Libération, où il avait grièvement blessé un photographe, et à la Société Générale lui a alors raconté ce qu'il avait fait.

Abdelhakim Dekhar avait "l'air agité". "Les choses me paraissaient romancées. Je me demandais s'il mentait ou pas", a raconté Sébastien Lemoine à la cour. Abdelhakim Dekhar avait "l'air agité", il a réparti des affaires dans des sacs, a poursuivi Sébastien Lemoine. Il a démonté le fusil à pompe sous ses yeux. "Mais j'avais pris l'habitude de ne pas lui poser de questions", a t-il encore déclaré. Il a pris Abdelhakim Dekhar sur son scooter, le laissant déposer les sacs, dont certains contenaient le fusil, dans des poubelles. Ces preuves, probablement emportées à la décharge, n'ont pas été retrouvées.

Il n'ira voir la police que le lendemain soir. "Je me suis fait embarquer dans cette histoire malgré moi", a déclaré Sébastien Lemoine. "Ma première volonté, c'était qu'il parte", affirme-t-il. Mais "je ne pouvais qu'obtempérer", a-t-il dit, mettant en avant "la nervosité" d'Abdelhakim Dekhar. Le lendemain, quand il voit dans les médias l'homme qu'il a hébergé, il "tombe des nues". Ce n'est pourtant que le 20 novembre à 17h45 que Sébastien Lemoine est allé voir la police pour dénoncer Abdelhakim Dekhar, ce qui a mis fin à une traque de cinq jours.