Carlton de Lille : les charges contre DSK s'effilochent

© AFP/BENOIT PEYRUCQ
  • Copié
Chloé Triomphe avec Chloé Pilorget-Rezzouk , modifié à
Après trois jours d'explications à la barre, les charges retenues contre Dominique Strauss Kahn, s'effilochent. L'ex-patron du FMI, jugé pour proxénétisme aggravé, pourrait être relaxé. 

Un grand déballage sur les pratiques sexuelles de Dominique Strauss-Kahn, voilà en quoi ont avant tout consisté les trois journées consacrées à l'audition du prévenu le plus médiatisé de l'affaire du Carlton de Lille. Mais à la barre du tribunal correctionnel de Lille, l'ex-patron du FMI a dévoilé les moindres détails de son mode de vie libertin sans pour autant que la justice ne puisse en tirer beaucoup de matière pour justifier une condamnation. Le parquet pourrait donc demander sa relaxe, mardi.

Du scabreux, mais pas de preuves.  Du chef d'accusation de "proxénétisme aggravé",  initialement retenu par les juges d'instruction contre l'ex-président du FMI, il ne reste plus grand chose. En effet, la principale charge, celle de sa connaissance du statut de prostituées de ses compagnes de soirées libertines, n'a pas été démontrée. Dominique Strauss-Kahn n'a jamais payé aucune femme lui-même, et ses amis, comme Fabrice Paszkowski et David Roquet, ont affirmé qu'ils lui avaient toujours caché qu'ils rémunéraient les accompagnatrices de ces parties fines.

>> LIRE AUSSI - Ce que risque DSK dans l'affaire du Carlton

Quant aux prostituées, si elles ont raconté, longuement et avec peine, les relations tarifées qu'elles avaient vécues de façon violente et brutale avec l'homme politique, elles n'ont pas affirmé qu'il savait qu'elles étaient payées pour être là. Même si elles ont le sentiment que c'était une évidence.

Vers une relaxe ? Bien sûr, des doutes demeurent. Comment l'un des hommes les plus puissants au monde à l'époque, à la tête du FMI, a-t-il pu se montrer aussi naïf ? C'est un point que soulèvent les associations de lutte contre la prostitution. Mais le peu de questions posées par le procureur de la République à DSK laisse à penser qu'une relaxe pourrait être requise pour le prévenu, mardi prochain. Le parquet avait d'ailleurs requis un non-lieu pour cette ancienne figure du Parti socialiste à l'issue de l'instruction, en juin 2013.

Les avocats de Dominique Strauss-Kahn ont annoncé qu'il assistera aux plaidoiries et aux réquisitions qui se tiendront de lundi à mercredi prochains. 

>> LIRE AUSSI - Carlton : deux prostituées racontent