Clichy-sous-Bois : Zyed et Bouna, "des gamins normaux"

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avec Chloé Triomphe et AFP , modifié à
Deux policiers sont poursuivis devant le tribunal correctionnel de Rennes pour "non-assistance à personne en danger" après la mort de Zyed et Bouna, en 2005.

Dix ans après les faits, le procès de la mort de Zyed et Bouna s’est ouvert lundi à Rennes. Dans cette affaire, deux policiers sont poursuivis pour non-assistance à personne en danger, après la mort des deux adolescents pris au piège dans un transformateur électrique. Le drame avait déclenché trois semaines d'émeutes dans les banlieues françaises. En ce premier jour d’audience, les débats se sont concentrés autour de la personnalité des prévenus.

Un face-à-face attendu depuis 10 ans. Dans la salle d’audience, les familles de Zyed et Bouna et le rescapé de l’accident, Muhittin Altun, venu en costume cravate pour l’occasion, sont assis à un banc d’écart des policiers, dans une salle exigüe. Ce face-à-face est attendu depuis 10 ans. Les visages sont fermés, les deux parties s’observent. La salle est silencieuse mais sans hostilité ambiante.

"Ma place n’est pas ici". C’est aussi la première fois que l’on découvre le visage des deux policiers poursuivis par la justice. Un homme de grande taille, mince et une femme blonde, plus petite. Sébastien est un ancien gardien de la paix, il était sur le terrain pendant la course-poursuite. Il est aujourd’hui devenu officier de police judiciaire. Stéphanie est aujourd’hui en service à la Brigade équestre de Seine-Saint-Denis. En 2005, elle était une  " jeunette" au commissariat de Livry-Gargan, affectée à l’écoute des messages radio. On le voit à leurs traits tirés : le procès est pour eux une épreuve. Sébastien donne le ton en quelques mots : "ma place n’est pas ici", dit-il au tribunal.

Zyed le "réservé", Bouna "plein de joie de vivre". Quelques-instants plus tôt, c’est Muhittin Altun, le rescapé de l’accident qui s’était exprimé pour la première fois depuis 10 ans. Son élocution est approximative, ses propos sont décousus et ses phrases sont confuses. Il est difficile de cerner sa personnalité en quelques minutes.

Enfin, il y a les familles de Zyed et Bouna, qui ont évoqué les adolescents disparus en quelques mots. "Réservé", pour Zyed, "plein de joie de vivre " pour Bouna. "Des gamins normaux pour Clichy-sous-Bois", raconte la principale du collège où les deux enfants étaient scolarisés en 2005.

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