Procès Bonnemaison : acquitté en première instance, l'ex-docteur écope de 2 ans avec sursis

© NICOLAS TUCAT / AFP
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M.-A.B. et Noémie Schulz , modifié à
La cour d'assises du Maine-et-Loire a reconnu samedi l'ancien urgentiste coupable d'empoisonnement sur un de ses patients. Il avait été acquitté en première instance. 

Nicolas Bonnemaison, jugé en appel à Angers pour sept "empoisonnements" de patients en fin de vie, a été condamné samedi à deux ans de prison avec sursis par la Cour d'assises du Maine-et-Loire. L'ex-urgentiste, acquitté en 2014 à Pau en première instance, a été reconnu coupable d'avoir délibérément donné la mort à une patiente, Françoise Iramuno, avec la circonstance aggravante de connaître sa particulière vulnérabilité. Mais il a été acquitté pour les six autres patients pour lesquels il était jugé. Le jury a délibéré deux fois plus longtemps que lors du premier procès à Pau. Six heures de délibérations auront cette fois été nécessaires, contre trois en première instance. 

5 ans avec sursis requis. Plus tôt, l'avocat général, Olivier Tcherkessoff, avait estimé dans son réquisitoire que Nicolas Bonnemaison n'était "pas un assassin, pas un empoisonneur au sens commun de ces termes", mais qu'il avait bien "provoqué la mort délibérément" de six des sept malades, en leur injectant des produits létaux pour "hâter la fin". Le magistrat avait requis cinq ans de prison avec sursis. 

Un pourvoi en cassation encore possible. Nicolas Bonnemaison est resté tête baissée, impassible, à discuter avec ses avocats, à l'énoncé du délibéré. La présidente lui a alors rappelé qu'il pouvait former un pourvoi en cassation dans un délai de cinq jours. L'ancien médecin a ensuite calmement embrassé ses proches, les uns après les autres, tandis que des larmes coulaient sur les joues de Julie, son épouse. "Je m'y attendais, pour sauver certaines institutions", a-t-elle déclaré à l'issue de l'audience.

Nicolas Bonnemaison encourait la réclusion criminelle à perpétuité pour avoir abrégé, au moyen d'injection de sédatifs ou d'un médicament à base de curare, la vie de sept patients âgés, incurables, en 2010 et 2011 à l'hôpital de Bayonne, dans les Pyrénées-Atlantiques. L'un des avocats de l'ex-urgentiste, Me Arnaud Dupin, a estimé après le verdict que les jurés d'Angers "ont retenu le caractère intentionnel" s'agissant de la patiente Iramuno car "il a donné de l'hypnovel (sédatif) et le décès est intervenu très rapidement".