Procès Bettencourt : peine maximale requise contre Banier

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avec Noémie Schulz , modifié à
En introduction de son réquisitoire, le procureur Gérard Aldigé a déploré le traitement médiatique de l’affaire. Et s’en est pris avec virulence à François-Marie Banier.

Après quatre semaines de débats, l’heure est aux réquisitions dans l’affaire Bettencourt, où dix prévenus comparaissent pour abus de faiblesse. Dans la lignée de la plaidoirie de l’avocat de Liliane Bettencourt jeudi, le procureur a attaqué avec virulence François-Marie Banier. Ce photographe est poursuivi pour abus de faiblesse et blanchiment. Principal protagoniste de l’affaire, il est soupçonné d'avoir profité des largesses de la milliardaire, notamment sous forme de dons pécuniaires et d'œuvres d'art. Des largesses se chiffrant en centaines de millions d'euros.

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Des médias "instrumentalisés". En introduction de son réquisitoire, le procureur Gérard Aldigé a rappelé l’indépendance de la justice dans la gestion cette affaire. Une façon de dénoncer au passage le travail de certains journalistes, "instrumentalisés", selon le procureur de Bordeaux, qui n’hésite pas à citer Le Canard enchaîné, le Monde, le Point ou encore Mediapart.

Banier, un "flagorneur qui passe la brosse à reluire". C’est ensuite François-Marie Banier qui en a pris pour son grade. Le procureur est revenu sur les nombreux cadeaux de la milliardaire à son ancien confident et ami depuis les années 1990, soit bien avant que la vieille dame ne perde ses facultés de discernement, et soit placée sous tutelle. "Elle l’a couvert d’or", rappelle le procureur, qualifiant François-Marie Banier de "flagorneur qui passe la brosse à reluire, se comportant comme le renard de la fable de la Fontaine".

L’avocat général rappelle également que François-Marie Banier était au courant de la mise sous tutelle de Liliane Bettencourt en 2006. Ce qui ne l’a pas dissuadé d’accepter un don de 82 millions d’euros de la part de la milliardaire en 2007.

François-Marie Banier, "faux ingénu, pitoyable menteur, avidité faite homme", encourt une peine maximale de cinq ans de prison et 375.000 euros d'amende.

Relaxe requise pour Eric Woerth et Stéphane Courbit. Le procureur adjoint a requis la relaxe du député UMP Eric Woerth, poursuivi pour "recel", et l'entrepreneur audiovisuel Stéphane Courbit, jugé pour "abus de faiblesse", estimant "pas suffisantes" les charges à leur encontre.

Le représentant de l'accusation a rappelé qu'en juin 2013, à l'issue de l'instruction du volet "abus de faiblesse" de l'affaire Bettencourt, il avait déjà "requis un non-lieu" en faveur de ces deux prévenus, ainsi que pour, l'avocat Pascal Wilhelm, le notaire Patrice Bonduelle et Alain Thurin, ex-infirmier de Liliane Bettencourt.

Peine maximale pour Banier et prison ferme pour de Maistre. Concernant les deux principaux mis en cause de ce dossier, François-Marie Banier et Patrice de Maistre, le procureur adjoint a requis au contraire des peines de prison.

Concernant François-Marie Banier, le "confident" de Liliane Bettencourt, le ministère public a ainsi requis la peine maximale dans le cadre de poursuites pour "abus de faiblesse", soit trois ans de prison ferme et 375.000 euros d'amende.

Pour l'ancien gestionnaire de fortune de la milliardaire, Patrice de Maistre, il a requis trois ans de prison dont 18 mois avec sursis et 375. 000 euros d'amende ainsi que la confiscation d'un immeuble saisi.

Suivez les réquisitions du procureur en compagnie de notre journaliste Noémie Schulz depuis Bordeaux :

                           

Les plaidoiries de la défense commenceront à partir du lundi 23 février et devraient se poursuivre jusqu'au mercredi 25 février.