Procès Bettencourt : l'ex-confident Banier a surtout parlé de lui

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Noémie Schulz avec Chloé Pilorget-Rezzouk et AFP , modifié à
Le tribunal correctionnel de Bordeaux est entré dans le vif de l’ by Browser Shop" xhtml:id="_GPLITA_0" >affaire Bettencourt, mercredi, avec l’examen de personnalité de François-Marie Banier, ex-ami intime de l’héritière de l’Oréal.

L’info. Le procès Bettencourt est enfin entré dans le vif du sujet. Après deux jours consacrés aux questions de procédure portées par la défense, et qui ont été écartées, le tribunal correctionnel de Bordeaux a débuté, mercredi matin, l’examen de personnalité de François-Marie Banier, ex-confident de Liliane Bettencourt et personnage central de l’affaire.   

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Banier parle de lui... Le dandy avait visiblement hâte de pouvoir s’exprimer enfin, lui qui a refusé toutes les interviews avant le procès. Soupçonné d’abus de faiblesse et d’avoir bénéficié de largesses à hauteur de centaines de milliers d’euros de la part de l’héritière de l’Oréal, François-Marie Banier était le premier des dix prévenus à comparaître, mercredi matin.

A la barre, l’homme de 67 ans qui fait montre d’aisance, est bavard. Mains croisées dans le dos, élégant, le charismatique François-Marie Banier parle beaucoup de lui. Un flot de paroles. Son enfance, sa passion pour la photographie - plus de « 235.000 clichés » pris dans sa vie. L’homme se présente devant les juges comme « un artiste touche-à-tout ». Autodidacte, ce fils de bourgeois quitte le chic lycée Janson-de-Sailly, dans le 16e arrondissement de Paris, avant son baccalauréat, vers 19 ans, et trace sa route dans le milieu mondain parisien.

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Connu du Tout-Paris. Il évoque ainsi ses différents métiers comme autant de vies : libraire, écrivain, chroniqueur dans la presse parisienne ou encore inventeur de noms de fragrance. Banier se targue ainsi d’avoir créé ceux des « deux parfums les plus vendus dans le monde », aux côtés d’Yves Saint-Laurent et de Pierre Cardin, dont il fut l’attaché de presse dans sa jeunesse. Avec un plaisir visible, cet artiste mondain, pourtant à « l’éducation conventionnelle », égrène le nom des personnalités qu’il a côtoyées. Et la liste est longue : Françoise Giroud, Pierre Lazareff, Pierre Bergé, Isabelle Adjani, ou encore Eric Rohmer, cinéaste dans les films duquel il a même fait quelques apparitions.

Mais peu de l'argent… Celui qui tourna aussi dans L’Argent de Robert Bresson est toutefois moins prolixe lorsqu’il s’agit d’aborder les questions financières. « Je ne m’occupe pas de ces choses-là », rétorque le prévenu avant de défendre : « J’ai toujours travaillé du matin au soir ! […] J’avais de l’argent avant. » Et François-Marie Banier de reconnaître néanmoins avoir réussi à amasser un conséquent patrimoine : des biens immobiliers - au moins deux appartements dans le très chic 6e arrondissement de Paris, deux riads à Marrakech, une propriété dans le Gard -, des tableaux de maître conservés dans des coffres de banque, des livres anciens, etc... 

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Liliane Bettencourt, n’est pas « un personnage fantoche ». Très affable à la barre, osant même les traits d’esprit, l’impétueux autodidacte s’emporte aussi facilement dès qu’il s’agit de parler de sa relation à l’héritière de l’Oréal, qu’il a by Browser Shop" xhtml:id="_GPLITA_2" >rencontré par le biais d’amis commun dans le courant des années 1980 : « Vous savez bien que Liliane Bettencourt avait toute sa tête ; qu’elle n’était pas ce personnage risible, fantoche, qu’on a voulu peindre pour une affaire de succession. » La charge est directe, elle vise la fille de la milliardaire, Françoise Meyers-Bettencourt, assises à trois mètres de lui dans la salle d’audience. C’est elle qui avait déclenché l’affaire en portant plainte en 2007 à l’encontre du photographe. « Ce sont des attaques basses », répond François-Marie Banier aux remarques des avocats de la partie civile, « mais ça ne me fait pas peur ». La colère chez lui semble retomber aussi vite qu’elle est montée. A la suspension de l’audience, c’est d’ailleurs un Banier surprenant qui s’est promené tout sourire dans les couloirs du palais de justice. 

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Les people à la barre. Si les noms des stars proches de François-Marie Banier sont énumérés à la barre, certaines d'entre elles ont même fait le déplacement jusqu’au tribunal bordelais pour soutenir leur ami. C’est le cas de Jean-Michel Ribes, metteur en scène et directeur du théâtre parisien du Rond-Point, entendus par le tribunal avec Corinne Paradis, mère de Vanessa, et elle aussi témoin de moralité. 

Tous deux ont qualifié de personnalité "aimante", "séduisante" et "pleine de fantaisie », celle du photographe mondain. La chanteuse Vanessa Paradis a, quant à elle, adressé une lettre au tribunal, dans laquelle elle soutient François-Marie Banier, parrain de Lily Rose, la fille qu’elle a eue avec l’acteur américain Johnny Depp.