Prison avec sursis pour le père de Rachid Kassim, condamné pour menaces

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Les menaces avaient été proférées dans des courriers confus que le prévenu avait envoyés en septembre. © JEAN-PHILIPPE KSIAZEK / AFP
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avec AFP , modifié à
Dans la nuit de mardi à mercredi, le père du djihadiste français Rachid Kassim a été condamné à six mois de prison avec sursis. 

Le père du djihadiste français Rachid Kassim a été condamné dans la nuit de mardi à mercredi à six mois de prison avec sursis pour des menaces contre un policier et le maire de Roanne, dans la Loire. Le tribunal correctionnel de la ville a également prononcé à l'encontre de Mohamed Kassim, 67 ans, deux années de mise à l'épreuve avec obligation de soins et interdiction de rencontrer les victimes. À l'audience mardi, le parquet avait requis huit mois de prison avec sursis.

Des courriers confus. Les menaces avaient été proférées dans des courriers confus que le prévenu avait envoyés en septembre au quotidien régional La Tribune-Le Progrès, ainsi qu'au député-maire LR de Roanne, Yves Nicolin. Le maire de Roanne, où réside le père de l'ex-djihadiste français vraisemblablement tué le mois dernier en Irak, près de Mossoul, dans l'attaque d'un drone américain, n'avait pas déposé plainte. Il s'est constitué partie civile, sans demander de dommages et intérêts.

Désemparé et présentant des signes de déséquilibre. "Le courrier que j'ai reçu et transmis au procureur de la République contenait des menaces et beaucoup d'incohérences. Il émanait de quelqu'un qui s'exprime comme un père désemparé et qui présente des signes de déséquilibre", a déclaré à l'AFP Yves Nicolin. Le fonctionnaire du service de police judiciaire qui a déposé plainte contre Mohamed Kassim était alors en charge d'une enquête sur l'environnement de son fils Rachid, considéré comme l'un des propagandistes francophones les plus dangereux du groupe État Islamique (EI), et soupçonné de téléguider des attentats en France depuis la zone irako-syrienne.

"On tire sur l'ambulance". Me Karim Mrabent, avocat du policier qui avait demandé 2.000 euros de dommages et intérêts - le tribunal en a accordé 500 -, a estimé que le prévenu avait à l'audience un "discours ambivalent, avec des relents de complot sioniste (...) des propos à la fois censés et mêlés d'incohérences". Me Catherine Pibarot, avocate de Mohamed Kassim, a de son côté souligné que "cet homme né à Oran et qui a fait son service militaire en France est perturbé sur le plan psychologique et suivi depuis une dizaine d'années". Estimant qu'"on tire sur l'ambulance", elle avait demandé au tribunal une dispense de peine.