Policiers roués de coups à Bobigny : trois jeunes hommes déférés

Les trois policiers, roués de coups, ont reçu entre dix et quinze jours d'ITT.
Les trois policiers, roués de coups, ont reçu entre dix et quinze jours d'ITT. © ANNE-CHRISTINE POUJOULAT / AFP
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avec AFP , modifié à
Trois policiers ont été violemment agressés vendredi soir par une bande de jeunes gens alors qu'ils tentaient de procéder à des contrôles d'identité.

Trois jeunes majeurs soupçonnés d'avoir roué de coups trois policiers vendredi à Bobigny ont été déférés dimanche soir pour êtres présentés à un juge, a-t-on appris auprès du parquet. Le ministre de l'Intérieur a dénoncé une attaque commise pour "se faire du policier".

Des contrôles d'identités qui ont mal tourné. Trois policiers avaient été violemment agressés vendredi vers 20h après avoir tenté de procéder à des contrôles d'identité dans un hall d'immeuble. Dix jeunes âgés de 16 à 21 ans avaient été interpellés. Au terme de 48 heure de garde à vue, sept d'entre eux ont été relâchés. "Les auditions des policiers n'ont pas permis de déterminer de charges suffisantes à leur égard", a expliqué une source proche de l'enquête. Une information judiciaire devrait être ouverte lundi pour violences sur des personnes dépositaires de l'ordre public, a ajouté cette source.

Entre 10 et 15 jours d'ITT. Une policière a été gravement blessée au niveau de l’œil. Dix jours d'incapacité totale de travail (ITT) lui ont été prescrits, dans l'attente d'examens complémentaires. Les deux autres fonctionnaires, blessés à la jambe et au visage, ont eu 15 et 10 jours d'ITT. "Je demande (...) à ce qu'il puisse y avoir les sanctions les plus lourdes pour ceux qui ont montré dans cette affaire qu'ils ne voulaient pas simplement s'échapper (...) mais se faire du policier", a déclaré dimanche le ministre de l'Intérieur Bruno Le Roux lors du Grand jury RTL-LCI-Le Figaro.

"Un acharnement". Le ministre s'est rendu à Bobigny dimanche matin et a également rencontré la jeune fonctionnaire blessée, qui a décrit "un acharnement sur les policiers qui étaient à terre", a-t-il expliqué. "Il y a eu un premier contrôle d'identité avec appel de renforts en bas d'une cité, à l'extérieur. Quand il y a eu présomption qu'il y avait un trafic et notamment de stupéfiants, les policiers ont voulu rentrer dans l'immeuble : à ce moment-là, le comportement de ces jeunes qui étaient jusque là, calmes, a totalement changé", a relaté le ministre. Il a fait le rapprochement avec l'agression commise début octobre contre quatre policiers à Viry-Châtillon, une attaque aux cocktails Molotov qui avait été cet automne le déclencheur d'un mouvement de grogne inédit parmi les policiers de base.