Policiers de Lyon : où en est l'enquête ?

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avec AFP
Les sept policiers lyonnais ont été mis en examen jeudi pour des faits de corruption passive.

L'étau se resserre autour des policiers lyonnais placés en garde à vue depuis mardi dans le cadre d'une enquête pour des faits de corruption. Sept d'entre eux ont été mis en examen jeudi pour "corruption passive par personne dépositaire de l'autorité publique".

Au total, 13 personnes, qui sont toutes poursuivies, ont été déférées jeudi au parquet dans le cadre de cette affaire survenant près d'un an après l'affaire Neyret qui avait déjà ébranlé la police judiciaire de Lyon. Europe1.fr fait le point sur l'enquête.

Quels sont les faits reprochés ? Les fonctionnaires de police sont soupçonnés d'avoir rendu des services à une famille de Vénissieux, dont certains membres sont impliqués dans le trafic de drogue, en échange d'avantages. "Il ne s'agissait pas seulement de faire sauter des procès verbaux de contravention, mais aussi de se renseigner sur l'existence de procédures" concernant "des proches ou des membres de la famille" pour "empêcher qu'elles ne prospèrent", avait précisé le procureur de la République mardi.

En contrepartie, ces fonctionnaires auraient bénéficié de repas au restaurant, de téléphones, de véhicules et de matériel informatique, a encore indiqué la source judiciaire. Un échange de bons procédés qui durait selon l'enquête depuis cinq ans.

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Les poursuites sont graves ? Les policiers sont principalement poursuivis pour des faits de "corruption passive par personne dépositaire de l'autorité publique". Des poursuites ont également été engagées à l'encontre de certains d'entre eux pour "trafic d'influence", ou "violation du secret professionnel", "destruction d'objets par personne concourant à la manifestation de la vérité", ou encore "détournement de finalités de données informatiques", selon une source judiciaire.

Quatre fonctionnaires ont été placés en détention provisoire, deux autres ont été placés sous contrôle judiciaire. Le débat sur le mandat de dépôt du septième devait se terminer dans la nuit. Outre les sept policiers, deux délégués du procureur, anciens fonctionnaires de police, ont été mis en examen et placés sous contrôle judiciaire jeudi. L'un est poursuivi pour trafic d'influence, le second pour corruption passive, trafic d'influence et violation du secret professionnel.

Qui sont ces fonctionnaires ? Les sept policiers poursuivis sont rattachés à la sécurité publique du Rhône. Parmi eux, quatre sont rattachés au commissariat de Vénissieux. L'un de des délégués du procureur, a été un ancien garde du corps de Charles Hernu, maire de Villeurbanne, avant de devenir ministre de la Défense de François Mitterrand.

Ils n'ont aucun lien avec Michel Neyret, l’ex-n°2 de la police judiciaire locale soupçonné de trafic de drogue et corruption, révoqué la semaine dernière par Manuel Valls.

>>> Lire la réaction de Jean-Paul Borrelly, délégué régional du syndicat Alliance.

Et les autres suspects ? Le propriétaire du négoce est poursuivi pour corruption active sur personnes dépositaires de l'autorité publique, trafic d'influence actif et complicité d'escroquerie, notamment. Lui et son frère ont été placés en détention provisoire.

Les deux dernières personnes poursuivies sont l'associé de l'entrepreneur, qui a été placé sous contrôle judiciaire. Un proche d'un des frères a enfin été mis en examen pour recel de violation du secret professionnel. Il a été laissé libre sans contrôle judiciaire.