Polémique sur la garde à vue d'une mineure

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Fabienne Cosnay (avec agences) , modifié à
Elle dit avoir été menottée et emmenée en pyjama. Une version démentie par la police.

Anne, une jeune collégienne de 14 ans, a-t-elle été conduite en pyjama au commissariat pour y être placée en garde à vue ? A-t-elle été menottée ? La version des faits donnée par la police est en tout cas très différente du témoignage fourni mardi matin par l'adolescente. Sur France Info, cette dernière a affirmé avoir été placée en garde à vue pendant neuf heures, menottée et en pyjama.

Deux versions

"A 10h30, je dormais encore. J'entends tambouriner à la porte. Je me lève, j'étais en pyjama. J'ouvre la porte. Et il y a une policière qui entre et qui me dit "voilà, il est 10h35, à partir de maintenant vous êtes en garde à vue'. Je lui demande si je peux m'habiller. Elle me dit non. Donc je mets mes chaussures et on y va". La collégienne dit avoir été emmenée au poste en pyjama. Outre un interrogatoire filmé, Anne y a subi un examen médical. Une procédure conforme à celle prévue pour les mineurs de 13 ans et plus.

Le communiqué de la préfecture de police donne une autre version des faits. On peut y lire que l'adolescente a été embarquée en jogging, la tenue dans laquelle elle dormait – sans sous-vêtements- et non en pyjama comme elle le prétendait quelques heures plus tôt sur France Info. "Lors de la prise de photographies anthropométriques, réalisées au service, la jeune fille mise en cause était vêtue d'un jogging de "couleur prune" précise le communiqué.

La mère de la jeune fille a dénoncé mardi matin une garde à vue "disproportionnée". Selon elle, un policier aurait même souligné qu'il n'avait jamais passé "des menottes à des poignets aussi fins". Une affirmation démentie dans le même communiqué par la préfecture : "La mise en cause n'a pas été menottée, ne présentant pas de risque de prendre la fuite".

Enquête de l'IGS

Retour sur les faits. Mardi dernier, à la sortie du collège, dans le XXe arrondissement à Paris, l'adolescente assiste, avec deux copines, à une bagarre qui oppose l'un de leurs amis à une autre élève. Cette dernière prévient la police. Le soir même, le collégien est interpellé chez lui. Il ne sera relâché que le jeudi dans la nuit, après 25 heures de garde à vue. Le lendemain, des policiers se rendent au collège et demandent à deux jeunes filles de les suivre. Anne, quant à elle, sera interpellée, chez elle, le mercredi matin, à 10h30. Souffrante, elle était restée à la maison.

Les trois jeunes filles et le garçon, inculpés d’"agression commis en réunion", sont convoqués le 16 mars devant le délégué du procureur pour présenter une lettre d’excuse envers la plaignante. Parallèlement, une enquête administrative de l’inspection générale des services (IGS) a été diligentée afin d’établir si la police a commis une faute pendant la garde à vue.

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