Poitiers : un deuxième prof agressé

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avec AFP , modifié à
A Buxerolles, là où une mère d'élève a frappé une enseignante, un prof de sport a été violenté.

La tentative de retour à la normale dans le collège Jules-Vernes de Buxerolles, près de Poitiers, n'aura pas duré bien longtemps. Une prof de sport a été giflée vendredi par un élève de l'établissement. C'est dans ce même collègue qu'une autre enseignante avait été victime de violences mercredi. Une nouvelle agression qui porte à trois le nombre d'enseignants violentés en France en moins d'une semaine.

Pas de plainte déposée

Après une suspension liée à l'agression, mercredi, d'une enseignante par la mère d'un élève qui lui a asséné une gifle et un coup de pied à cause d'une remarque dans le cahier de correspondance, les cours venaient tout juste de reprendre au collège Jules-Verne de Buxerolles. Mais la réouverture de l'établissement a été troublée par un nouvel incident, provenant cette fois d'un élève de 4ème.

Selon une déclaration du rectorat, ce dernier a donné une gifle à son professeur de sport après avoir mal interprété une remontrance ou un geste de l'enseignante. La direction a alors procédé à l'audition des autres élèves puis réuni les professeurs de la classe. Elle a convoqué le conseil de discipline la semaine prochaine pour statuer sur le sort de l'élève dont les enseignants n'ont pas demandé l'exclusion. Ni l'enseignante ni l'établissement n'ont d'ailleurs déposé plainte.

"Les parents de cet élève ont bien réagi"

Magali Espinasse, déléguée syndicale du SNES pour le second degré a tenu à souligner qu'"on n'est pas du tout dans la même situation" que mercredi. "Apparemment les parents de cet élève ont très bien réagi, ont été convoqués dans l'établissement et ont immédiatement fait un rappel à l'ordre à l'élève", a-t-elle ajouté sur France Bleu Poitou.

L'incident est néanmoins "très préoccupant car il montre que certains élèves n'ont absolument pas compris ce qui s'est passé mercredi, et au contraire ont une attitude agressive envers les enseignants", a-t-elle ajouté.

Le procès a été renvoyé au 19 octobre

Pendant ce temps, la femme qui avait agressé l'enseignante, mère de deux enfants de 9 et 13, a brièvement comparu devant le tribunal correctionnel de Poitiers. Cherchant à s'excuser, elle a raconté qu'elle-même, durant sa scolarité en Martinique, avait été "victime de violences par un instituteur, un Blanc" et assuré qu'elle était aussi victime de racisme depuis son installation à Poitiers.

L'avocate de l'enseignante frappée a rejeté le racisme comme argument. "On ne se laissera pas entraîner sur ce terrain-là. Quand on enseigne au collège Jules-Verne comme l'enseignante depuis 17 ans, on ne peut pas être raciste", a dit Me Helène Mérade. A la demande de la défense, le procès a été renvoyé au 19 octobre. La mère, qui était en garde à vue prolongée, a été remise en liberté sous contrôle judiciaire : elle ne doit pas venir à Buxerolles, et doit éviter tout contact avec l'enseignante.