Poitiers : condamnations pour escroquerie à la fausse chute dans l'escalier

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B.W. avec AFP
Deux hommes de 44 et 67 ans ont été condamnés pour escroquerie par le tribunal correctionnel de Poitiers. Ils étaient poursuivis pour avoir déclaré de faux accidents du travail.

Le tribunal correctionnel de Poitiers a condamné pour escroquerie deux hommes de 44 ans et 67 ans poursuivis pour avoir déclaré de faux accidents du travail, en l'occurrence des chutes imaginaires dans des escaliers assorties de salaires fictifs pour percevoir d'importantes indemnités.

Egalement poursuivis pour abus de confiance. Un courtier en assurances écope de quatre ans de prison, dont deux ferme, et quinze années d'interdiction de gérer. Son ancien employeur, gérant de cabinet d'assurance aixois, de dix-huit mois de prison avec sursis et 10.000 euros d'amende. Les deux hommes, vivant dans le Var et les Bouches-du-Rhône, étaient également poursuivis pour le détournement du fichier clients d'un assureur de Pau et pour un abus de confiance auprès de la Caisse d'Epargne suite à l'obtention d'un prêt de plus de 300.000 euros sur la foi de faux bulletins de salaire.

Une chute dans les escaliers de la gare de Poitiers. L'affaire a débuté en décembre 2010 quand la Caisse primaire d'assurance maladie (CPAM) de la Vienne porte plainte à Poitiers pour escroquerie, le service contentieux estimant un dossier d'accident du travail hautement suspect. Le courtier en assurances disait avoir glissé dans les escaliers de la gare de Poitiers et avait produit une attestation qui, après vérifications, émanait en fait de sa compagne. La CPAM était également intriguée du niveau de salaire déclaré par ce courtier, de 12.500 à 17.500 euros, et d'une chute similaire déclarée près de Marseille en 2007.

Des salaires fictifs. La répétition de ces accidents, des licenciements puis des nouvelles embauches du courtier, et des faits plus anciens retrouvés par les enquêteurs de la PJ de Poitiers, avaient entraîné en juin 2011 la mise en examen pour escroquerie, abus de confiance et complicité d'escroquerie du courtier en assurances, de sa compagne, et du patron du cabinet d'assurances. Les investigations n'ont pas permis de retrouver la trace du paiement des salaires très élevés, considérés comme purement fictifs afin de générer des indemnités journalières importantes.