Pharos, l'outil pour signaler la violence sur Internet

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et Alain Acco , modifié à
Après l'agression d'un jeune handicapé et les maltraitances sur un chat, découvrez cette plateforme de signalement de la cybercriminalité.

Des images qui ont choqué. En seulement quelques jours, les internautes ont permis l'arrestation d'un jeune homme qui avait maltraité un chat, et condamné lundi à de la prison ferme, mais aussi de deux ados de 13 et 15 ans qui ont agressé un jeune handicapé. Le point commun entre ces deux faits divers, à chaque fois les auteurs se sont filmés et ont posté la vidéo de leurs méfaits sur internet. Des vidéos repérées par les internautes et signalées à la police, via la plateforme en ligne "Pharos".

A quoi sert "Pharos" ? Cette plateforme, mise en place en 2009 par le Ministère de l'Intérieur, est installée à Nanterre, au siège de la Direction centrale de la police judiciaire. L'an dernier, près de 124.000 signalements ont été enregistrés par l'Office central de lutte contre la cybercriminalité, en charge de Pharos. "Les gens réagissent soit à des vidéos de violence comme [celles du chat ou de l'agression du jeune handicapé], qui les font réagir dans le bon sens, soit des propos xénophobes, des propos discriminants. La part des escroqueries est absolument majoritaire, plus de 56%. Et on a aussi les atteintes aux mineurs, avec les prédateurs sexuels et toutes les diffusions d'images à caractère pédopornographique. Ça atteint les 12% du volume de signalements", détaille la commissaire Valérie Maldonada, chef de l'Office de lutte contre la cybercriminalité, sur Europe 1.

"On ne peut pas dire et faire n'importe quoi sur internet". La commissaire se réjouit d'ailleurs du civisme des internautes. "On ne nous signale pas tout et n'importe quoi. On se rend compte que la part des signalements fantaisistes ou ne rentrant pas dans le cadre des infractions qu'on serait à même de relever est extrêmement faible. Les alertes qui nous sont données, les signalements qui sont faits, sont plutôt bien ciblés et correspondent bien à des comportements qui la plupart du temps nécessitent bien une qualification pénale", explique-t-elle. "La plateforme est efficace car elle est connue du public. Elle mérite d'être encore développée car elle est extrêmement utile. L'idée étant qu'on ne peut pas dire et faire n'importe quoi sur internet", conclut la patronne de l'OCLCTIC.