Orly : un butin estimé à 5 millions

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avec Arthur Helmbacher et Matthieu Bock , modifié à
Un convoyeur de fonds a été tué dans ce braquage. Les malfaiteurs sont toujours en fuite.

Un convoyeur de fonds a été tué et deux autres blessés lors d'une attaque à l'explosif survenue à la société de transport de fonds Temis, dans la nuit de mardi à mercredi, à Orly-Ville, dans le Val-de-Marne. Il s'agit du premier meurtre d'un convoyeur depuis 2007. Selon une première évaluation, dont Europe 1 a eu confirmation, le butin s'élèverait à cinq millions d'euros.

Un mort et un blessé

Retour sur les faits : au petit matin mercredi, une dizaine de braqueurs, habillés en tenue d'intervention des forces de l'ordre, vêtus de noir et cagoulés, ont pénétré dans un dépôt d'argent liquide. Ils ont d'abord mis le feu à des voitures pour bloquer l'accès au bâtiment, puis ont menacé les passants avec des mitraillettes. "Rentre ou je te flingue", a ainsi dit l'un des malfrats à un gérant de café qui a témoigné sur Europe 1. Les malfaiteurs ont ensuite fait exploser la porte blindée de l'entrée du bâtiment. Une explosion qui a provoqué la mort d'un convoyeur de fonds. Deux autres convoyeurs ont été blessés, "mais a priori leurs jours ne sont pas en danger", a déclaré sur place le préfet Pierre Dartout.

Selon la procédure habituelle, les autres employés se sont réfugiés dans une chambre blindée. Les malfaiteurs ont ensuite fait sauter une deuxième porte blindée, celle qui donne accès à la salle où sont entreposés les sacs remplis d'argent. Ils ont été mis en fuite par l'arrivée de la police vers 6h00.

Un passant pris en otage quelques minutes

Après avoir échangé des tirs d'armes de guerre du type kalachnikov avec les forces de l'ordre, le commando est parvenu à prendre la fuite, en direction de l'autoroute A6, à bord de deux véhicules, une Audi A6 et un 4X4 Audi. Les malfaiteurs ont barré la route aux policiers en incendiant une voiture.

Dans leur fuite, ils ont également pris en otage un passant. "Avec des mitraillettes, ils avaient pris une personne en otage à côté de chez moi, ils se cachaient derrière, ils faisaient reculer les voitures", a raconté sur Europe 1 un habitant. L'otage a été libéré quelques minutes plus tard à la hauteur de Vitry. "Il avait juste le tort de passer par là. Mais j'ai pu lui parler au téléphone. Il va très bien", a déclaré la maire d'Orly, Christine Janodet.

Interrogé par Europe1, un riverain a évoqué "une scène digne d'un western" dans un quartier pourtant pavillonnaire. "On a vu des coups de feu qui partaient, des gens qui criaient. Ça tirait dans tous les sens. Les coups de feu ont bien duré 30 minutes. Une voiture a même pris feu", a-t-il raconté.

Des malfaiteurs aguerris

L'attaque du dépôt de fonds semble avoir été méticuleusement préparée. "Même nous, on ne savait pas qu'il y avait un tel dépôt de fonds ici", a déclaré la maire d'Orly, Christine Janodet. L'organisation et l'équipement des braqueurs vont aussi dans le sens d'une équipe chevronnée. "C'est du gros banditisme, attaquer le siège d'une société de convoyage c'est une autre ampleur. D'habitude, ce sont des camions qui sont attaqués pas le bâtiment en lui-même", a déclaré à Europe 1 Luc Poignant, du syndicat SGP Police.

"Ce sont des professionnels et ça prouve leur détermination. Ils sont prêts à faire n'importe quoi pour de l'argent, jusqu'à tuer des hommes", a ajouté Noham Etissier, du syndicat Alliance.

Les deux véhicules recherchés

Tout le quartier de la société de convoyage a été bouclé par la BRB, rapporte Le Parisien. La brigade de répression du banditisme de la police judiciaire de Paris est en charge de l'enquête supervisée par la JIRS. Plusieurs unités sont mobilisées pour retrouver les deux véhicules aux bords desquels les malfaiteurs ont pris la fuite.