Violences à Tourcoing : trois premières condamnations

Un policier
Un policier © AFP
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CB et C.P.-R. avec AFP , modifié à
Quatorze voitures ont été incendiées et douze personnes interpellées lors d'une quatrième nuit de violences, de jeudi soir à vendredi, à Tourcoing, dans le Nord. Les premières condamnations sont tombées en fin de journée, vendredi.

Les tensions à Tourcoing restent vives. Quatorze voitures ont été incendiées et douze personnes interpellées dans la nuit de jeudi à vendredi à Tourcoing, dans le Nord. Il s'agit de la quatrième nuit de violences depuis la mort, lundi, d'un passager d'un véhicule accidenté après avoir refusé de s'arrêter lors d'un contrôle de police. Depuis les événements, un important dispositif de sécurité a été déployé dans le quartier. Et vendredi, les premières condamnations, dont deux à la prison ferme, ont été prononcées par le tribunal correctionnel de Lille.

Provocations et jets de briques. Dans la nuit de jeudi à vendredi, près de 150 policiers et gendarmes étaient sur le terrain appuyés par un hélicoptère. Les gendarmes, qui s'étaient concentrés sur la place de la Bourgogne, épicentre éponyme du quartier, ont subi quelques provocations et jets de briques peu avant 23h30, une fois la nuit tombée. Les auteurs de ces faits, une vingtaine semble-t-il, ont ensuite rapidement pris la fuite, sous le regard de quelques habitants du quartier venus voir ce qu'il se passait.

Selon la préfecture du Nord, un premier bilan de la nuit, qualifiée toutefois de "plus calme" que les précédentes, fait état de 14 voitures incendiées, trois feux de poubelle, et 12 interpellations dans le quartier de la Bourgogne. Un territoire particulièrement défavorisé de l'une des villes les plus importantes de l'agglomération lilloise, en proie à un fort chômage.

12 interpellations à Tourcoing, deux à Roubaix. Le parquet de Lille a également fait part de deux interpellations à Roubaix, une localité voisine, après des feux ou tentatives d'incendie de poubelles. Sur ces 14 personnes interpellées au total, seules sept - dont quatre mineurs, certains étant venus de Belgique - étaient toujours en garde à vue vendredi soir, les autres ayant été relâchées pour être éventuellement à nouveau convoquées par le parquet ultérieurement.

Les policiers "en rien impliqués". Le procureur de Lille, Frédéric Fèvre, avait tenu jeudi à faire le point sur l'accident à l'origine des tensions, en affirmant que les policiers n'étaient "en rien impliqués". Un véhicule de police-secours avait pris en chasse une voiture qui avait grillé un feu rouge et l'avait perdue de vue pour finalement la retrouver accidentée au détour d'un virage, après avoir percuté un arbre.

Premières condamnations... D'autre part, six des 23 personnes placées en garde à vue à l'issue des trois premières nuits ont été déférées vendredi, selon le procureur adjoint de Lille, Bruno Dieudonné. Trois d'entre elles sont passées en comparution immédiate devant le tribunal correctionnel de Lille et deux ont écopé de peine de prison ferme.

... dont de la prison ferme. L'une a écopé de 18 mois de prison dont 12 avec sursis pour avoir foncé avec une voiture sur la police, une deuxième a été condamnée à six mois ferme plus un mois de révocation d'un sursis antérieur, pour avoir jeté des projectiles sur les CRS. Elles ont toutes les deux été incarcérées. Une troisième a été condamnée à six mois avec sursis sous condition d'un travail d'intérêt général de 210 heures, pour participation à attroupement.

Les trois autres personnes déférées vendredi, des mineurs, étaient en cours de présentation à un juge des enfants, le parquet ayant demandé leur placement sous contrôle judiciaire avec l'interdiction de reparaître sur le lieu des affrontements et de sortir de leur domicile "au-delà d'une certaine heure", selon le procureur.