"Nous devons être côte à côte, pas face à face"

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© FRED TANNEAU / AFP
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Thibauld Mathieu
Anouar Kbibech, président du Conseil français du culte musulman est revenu sur les évènements des deux derniers jours à Ajaccio au micro d'Europe 1.
INTERVIEW

Tout de suite après l'annonce du saccage, vendredi, d'une salle de prière musulmane à Ajaccio, le Conseil français du culte musulman (CFCM) avait déjà "condamné avec force" ces actes de vandalisme. Sur Europe 1, son président a lancé dimanche un appel au calme.

"Il n'y a qu'une seule communauté, la communauté nationale". "Nous avons beaucoup de défis à relever ensemble sur le plan social, économique et politique. Pour cela, nous devons être côte à côte, et non face à face avec des communautés les unes contre les autres" a expliqué Anouar Kbibech. "Il n'y a qu'une seule communauté, c'est la communauté nationale".

Un amalgame "insupportable". "On est chez nous", "Arabes dehors", avaient par ailleurs scandé samedi après-midi une centaine de manifestants venus protester pour la seconde journée consécutive dans plusieurs quartiers populaires d'Ajaccio contre l'agression de deux pompiers et un policier la nuit de Noël. "Nous trouvons insupportables cet amalgame entre les agresseurs et les paisibles fidèles d'une mosquée qui accueille 30 à 40 musulmans qui vivent en parfaite harmonie avec leur voisinage", a tenu à rappeler Anouar Kbibech, qui souhaite désormais "que les auteurs et les agresseurs soient identifiés au plus tôt et traduits devant la justice." Et si certains voisins du quartier des Jardins de l'Empereur dénoncent une petite fête qui aurait eu lieu dans ce quartier après les attentats du 13 novembre, le président du CFCM répond : "ça m'étonnerait, parce que l'ensemble des musulmans de France s'est levé comme un seul homme pour dénoncer ces attaques tragiques."

Samedi, un arrêté préfectoral a été pris pour interdire les manifestations dans ce quartier populaire d'Ajaccio, afin d'y rétablir la sérénité.

"S'ouvrir davantage". Par ailleurs, Anouar Kbibech est revenu sur l'initiative du CFCM d'organiser deux journées portes ouvertes, les 9 et 10 janvier, dans plusieurs centaines de mosquées françaises. "L'objectif, c'est surtout de s'ouvrir davantage, d'aller à la rencontre de nos compatriotes de toutes confessions et de toutes convictions. Nous allons essayer d'engager un dialogue, d'accueillir les gens à bras ouverts et de répondre à leurs interrogations, parfois à leur inquiétude. Nous souhaitons que toutes les questions soient posées", a-t-il précisé.