Non-dénonciation d'agressions pédophiles : le cardinal Barbarin entendu pendant 10h

Le cardinal Barbarin est arrivé à la Brigade départementale de protection de la famille à Lyon vers 8h mercredi.
Le cardinal Barbarin est arrivé à la Brigade départementale de protection de la famille à Lyon vers 8h mercredi. © JEFF PACHOUD / AFP
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avec AFP , modifié à
Le cardinal, entendu pour non-dénonciation de faits pédophiles par un prêtre de son diocèse, a été interrogé pendant 10 heures par la police lyonnaise.

L'audition du cardinal Philippe Barbarin par la police lyonnaise dans le cadre d'une enquête pour non-dénonciation de faits de pédophilie reprochés à un prêtre de son diocèse a pris fin mercredi après dix heures d'interrogatoire, a annoncé un de ses avocats. L'archevêque était arrivé vers 08h dans les locaux de la Brigade départementale de protection de la famille, dans le 3e arrondissement de Lyon. Entendu sous le régime de l'audition libre, c'est-à-dire sans placement en garde à vue, il en est ressorti vers 18h, selon la même source.

La fin des investigations. Cette audition est intervenue après plusieurs mois de scandale et une remise en question de l'attitude de l'Eglise de France - accusée d'être trop passive - à l'égard des affaires de pédophilie. Elle marque la fin des investigations entreprises dans le cadre de l'enquête ouverte par le parquet de Lyon il y a trois mois. Il revient désormais au procureur de la République d'y donner suite ou non soit en classant l'affaire, soit en la renvoyant directement devant un tribunal soit encore en saisissant un juge d'instruction. 

"Il souhaitait s'expliquer depuis de nombreux mois". Le Primat des Gaules, mis en cause pour des faits de "non dénonciation" d'agressions sexuelles de mineurs et de mise en danger de la vie d'autrui, était interrogé par les policiers sur le cas du père Bernard Preynat, mis en examen fin janvier pour des agressions sexuelles commises sur de jeunes scouts entre 1986 et 1991. Et qui est resté à son poste, dans une paroisse où il était au contact d'enfants, jusqu'à fin août 2015. "C'est quelqu'un qui souhaitait s'expliquer depuis de nombreux mois. Depuis très longtemps, il est traîné dans la boue et, à un moment donné, on a envie de répondre", a commenté son avocat Me Luciani. "Il ne faut pas confondre le débat moral, les débats politiques ou de société avec le débat pénal, qui est une autre affaire", a-t-il ajouté.