Nice : 14 ans de réclusion pour une mère infanticide suicidaire

La cour d'assises de Nice a condamné à 14 ans de réclusion vendredi une femme reconnue coupable d'avoir noyé son petit garçon dans un seau d'eau, avant de faire exploser son appartement au gaz en tentant de se suicider.
La cour d'assises de Nice a condamné à 14 ans de réclusion vendredi une femme reconnue coupable d'avoir noyé son petit garçon dans un seau d'eau, avant de faire exploser son appartement au gaz en tentant de se suicider. © JEFF PACHOUD / AFP
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avec AFP
La jeune femme a été reconnue coupable vendredi d'avoir noyé son garçon dans un seau d'eau, avant de faire exploser son appartement au gaz en tentant de suicider.

La cour d'assises de Nice a condamné à 14 ans de réclusion vendredi une jeune mère isolée d'origine cap-verdienne reconnue coupable d'avoir noyé son petit garçon dans un seau d'eau, avant de faire exploser son appartement au gaz en tentant de se suicider.

Les jurés ont estimé que l'accusée de 29 ans qui a elle-même réclamé "la peine la plus lourde" à l'audience et qui encourait la perpétuité, n'était pas en pleine possession de ses facultés mentales au moment du drame, le soir du 23 janvier 2014. Ils sont allés au-delà des dix ans requis par le parquet.

Impassible. Impassible à l'annonce du verdict, la jeune femme n'a cessé de pleurer durant le procès, faisant apparaître la très grande fragilité d'une mère aux petits soins avec son fils de 4 ans, mais traumatisée par sa rupture avec le père et hantée par sa propre enfance faite d'abandon, de maltraitance maternelle et de déracinement. "C'était une bonne mère, la seule chose qu'elle ne voulait pas était que son fils ait la même enfance qu'elle", ont plaidé ses avocats, Me Olivia Marangoni et Me Eric Scalabrin, en demandant des soins psychiatriques plutôt que la prison.

"Elle s'est infligée la pire des condamnations". Selon eux, la jeune femme, toujours suicidaire aujourd'hui, "était dans une spirale où la priorité était que son fils soit bien, mais elle avait peur de l'avenir et une sentiment d'impasse totale. (...) Elle s'est elle-même infligée la pire des condamnations: la douleur d'une mère qui a perdu son fils. Qu'elle soit aux Seychelles ou en prison, l'enfer est à l'intérieur d'elle-même 24 heures sur 24".

Découverte grièvement brûlée dans les décombres de son appartement, elle avait avoué le meurtre à l'hôpital, expliquant son geste par une très forte envie de mourir à cause de ses problèmes financiers et de sa convocation au tribunal. Elle était poursuivi dans une affaire d'escroquerie qui lui avait valu de la détention provisoire et tremblait à l'idée d'être à nouveau séparée de l'enfant.

Il regardait un dessin animé. Le soir du drame, au lieu de dormir, le petit garçon regardait un dessin animé à la télévision pendant que sa mère faisait le ménage. Elle s'est assise avec lui sur le canapé. Il s'est assis sur ses genoux et brusquement, elle lui a plongé la tête dans le seau d'eau.  Après avoir noyé l'enfant, elle l'avait lavé et habillé de ses plus beaux vêtements, puis tenté de s'ouvrir les veines et ouvert la porte du four de la gazinière.