Nancy : cinq ans avec sursis pour une ado qui avait enlevé un bébé dans une maternité

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avec AFP
L'affaire, en décembre 2012, avait donné lieu au déclenchement d'une "alerte enlèvement" nationale, largement relayée dans les médias. 

Une jeune femme a été condamnée vendredi à Nancy à cinq ans de prison avec sursis pour avoir enlevé dans une maternité, alors qu'elle n'avait que 17 ans, un nourrisson que la police avait retrouvé sain et sauf au bout de 24 heures. La cour d'assises des mineurs de Meurthe-et-Moselle, qui siégeait à huis clos, a assorti cette peine d'un suivi socio-judiciaire de sept ans. Si celui-ci n'était pas respecté, la jeune femme, aujourd'hui âgée de 21 ans, écoperait d'une peine de trois ans de prison ferme.

La jeune femme avait "abusé tout son entourage". L'affaire, en décembre 2012, avait donné lieu au déclenchement d'une "alerte enlèvement" nationale, largement relayée dans les médias. Selon les enquêteurs, cette alerte s'était d'ailleurs avérée déterminante, puisque trois témoignages concordants avaient permis de localiser rapidement la suspecte. La jeune femme avait "abusé tout son entourage" en racontant "qu'elle était enceinte et que le terme de sa grossesse devait intervenir le 18 décembre", jour de l'enlèvement du nourrisson, avaient expliqué à l'époque les enquêteurs. Elle mettait régulièrement des t-shirts pliés sous ses pulls pour donner l'apparence d'une grossesse, et avait acheté du matériel de puériculture.

"On ne connaîtra jamais véritablement ses motivations". Le soir des faits, elle avait revêtu une blouse d'infirmière pour pénétrer dans les chambres des accouchées et se saisir d'un bébé. Le procès, jeudi et vendredi à Nancy, n'a toutefois pas permis de faire davantage de lumière sur les motivations de l'accusée.  "Elle a dit quelques banalités, des mots de regrets et d'excuses, mais elle n'a donné aucune explication. On ne connaîtra jamais véritablement ses motivations", a déploré Me Alexandre Rolland, avocat des parents du bébé - aujourd'hui âgé de 4 ans. "Je ne pense pas qu'elle soit capable de s'expliquer davantage", a commenté de son côté l'avocate de la jeune femme, Me Liliane Glock.

Les parents du petit garçon sont toutefois satisfaits de la décision de la cour, a dit Me Rolland. "Ils ne demandaient pas qu'elle aille en prison, mais qu'il y ait une prise en compte de la souffrance qu'elle a causée, ce qui est le cas", a-t-il ajouté. Après l'enlèvement, la jeune femme avait passé un peu moins de quatre mois en détention provisoire, puis avait été placée sous contrôle judiciaire dans l'attente de son procès. Elle a donc comparu libre et est ressortie libre du tribunal.