Mort de Rémi Fraisse : pas de "faute professionnelle" des gendarmes

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C. P. avec AFP , modifié à
C'est la conclusion de l'enquête administrative sur la mort de Rémi Fraisse, tué lors d'une manifestation contre le barrage de Sivens, dans le Tarn. 

L'info. "Aucune faute professionnelle" n'a été commise par les gendarmes, a conclu mardi l'enquête administrative sur la mort de Rémi Fraisse, confiée à l'Inspection générale de la gendarmerie nationale (IGGN). Ce militant écologiste de 21 ans, avait été tué le 26 octobre, lors d'une manifestation contre le barrage de Sivens, dans le Tarn, qui s'était achevée par des affrontements entre opposants et forces de l'ordre. 

Pas de faute professionnelle. "En l'état des informations recueillies dans cette enquête et au plan strictement administratif, je ne dispose pas d'éléments permettant de caractériser une faute professionnelle", a déclaré le général Pierre Renault, chef de l'lGGN, lors de son audition par la commission des Lois de l'Assemblée nationale. "Il reviendra à l'enquête judiciaire de déterminer l'exacte responsabilité et le degré de responsabilité imputable au lancer", a-t-il ajouté.

Transmis à la justice. Cette enquête administrative - devant déterminer les conditions dans lesquelles les opérations de maintien de l'ordre avaient été conçues - a été remise mardi matin au ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, "conformément à la démarche de vérité et de transparence à laquelle le gouvernement s'est engagé", a déclaré le ministre dans un communiqué. Transmis à la justice, le rapport de l'IGGN a été versé à la procédure judiciaire en cours. 

Emploi de la force et usage des armes. Selon cette enquête, "la préparation de la manifestation du 25 octobre privilégie la concertation avec les organisateurs et le souci d'apaisement, jusque dans le dispositif opérationnel retenu par le commandant de groupement le 25 octobre en début d'après-midi, et ce malgré les affrontements violents de la nuit précédente". L'inspection affirme également dans son rapport que : "Face à des manifestants particulièrement violents, tirant avantage de la nuit et du terrain, l'emploi de la force puis l'usage des armes se sont imposés très rapidement au commandant de la force publique".

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"Un mensonge". Le jeune écologiste avait été mortellement blessé dans la nuit du 25 au 26 octobre par une grenade offensive au cours d'affrontements avec les forces de l'ordre sur le site du barrage contesté de Sivens. L'avocat de la famille Fraisse, Me Arié Halimi, a réagi aux conclusions de cette enquête, estimant que "chaque phrase de cette audition est un mensonge". Avant de conclure : "La famille avait demandé la vérité au président de la République, elle est contrainte de constater que le mensonge est encore plus lourd et plus cynique."